Aujourd’hui, nous faisons le constat d’une société et d’un monde agricole en son sein très fracturés. En occurrence, une franche rupture semble s’être dessinée entre le monde rural et le monde urbain. Cette même rupture semble se reporter entre le consommateur et le producteur, voire au sein même du monde agricole, scindé en deux par des oppositions purement politiques, comme on l’a constaté en janvier 2024. Cette fracture sociale engendre un repli sur soi de grand nombre d’agriculteur.ice.s, parallèlement à une ignorance générale de la part de la société civile quant aux problématiques des métiers agricoles. Par son action directe sur nos ressources alimentaires et environnementales (eau, terres, sol, air), l’agriculture constitue un levier primordial quant à l’adaptation au changement climatique global. Le partage des eaux, des terres, et la recherche d’une sécurité alimentaire découlent d’une réflexion sur l’agriculture de demain. Qui dessinera l’agriculture de demain ? Qui gèrera nos terres, notre eau, nos aliments ? L’enjeu autour de l’installation agricole est celui d’un choix de société majeur, d’un changement structurel profond qui s'opérera prochainement avec le renouvellement des générations agricoles. La question est de savoir comment ce changement va s’amorcer. Suivra-t-il la tangente d’une décélération contrainte par le changement climatique et par le bouleversement économique, social et politique induit ?