Une escapade épicée à la plantation

[:fr]

Souss day!

Contexte Royaume du Cambodge

Kâmpŭchéa en khmer

225px-Flag_of_Cambodia.svg

Démographie : 15 millions d’habitants

PIB en Parité de Pouvoir d’Achat : 3 056 US$ par tête (FMI, 2017), soit à la 144ème place mondiale (sur 184 pays)

Agriculture : c’est le secteur économique dominant (33,4 % du PIB), les principales productions sont le riz, le maïs, le tabac, la viande, le poisson et les produits laitiers.La surface agricole couvre 30% de la surface totale du pays (FAO, 2014)

Cas du poivre : il pousse à partir d’une liane tropicale, le Piper nigrum. Cultivé dans les provinces de Kampot et de Kep, il est le premier produit agricole cambodgien à avoir bénéficié d’une IGP (Indication Géographique Protégée). Suite à la période des khmers rouges qui a failli le faire disparaître, la reprise de sa culture a été lente.

Pour lutter contre la labellisation frauduleuse “poivre de Kampot” venant de pays voisins, un logo pour les produits possédant l’IGP a été créé et ajouté sur leur emballage. Aujourd’hui, il existe 4 variétés couvertes par le label : le poivre vert (non exporté, à consommer sur place), le poivre blanc, le poivre rouge et le poivre noir.

——————————————————————-

Nous avons maintenant franchi la frontière cambodgienne. Depuis que nous sommes en territoire Khmer, nous avons visité les temples d’Angkor avec notre camarade de promo Sophanith, visité l’unique vignoble du pays, randonné dans une jungle truffée d’araignées… Et visité une ferme de poivre de Kampot !

Pourquoi cette épice a-t-elle reçu un label européen AOP, alors qu’elle est bien loin du vieux continent ? Ce poivre est considéré par certain grands chefs étoilés comme l’un des meilleurs au monde. Mais cette production de qualité était menacée par les actions terribles des Khmers rouges arrivés au pouvoir en 1975 et par le poivre vietnamien étiqueté à tort “poivre de Kampot”.

Pour en savoir plus sur la production de cette épice, nous décidons de visiter une ferme de la province de Kampot. Suite à une conduite en scooter un peu laborieuse, nous arrivons à “La Plantation” par un chemin de terre tortueux et accidenté. Une fois sur place, nous sommes frappés par la tranquillité des lieux. Nous accédons à l’accueil par un verger destiné aux plats cuisinés du restaurant de l’exploitation. Ananas, mangoustan, fruits de la passion, marian plums et bananes parsèment les abords du chemin dallé. Une fois attablés et les papilles aux aguets, nous écoutons avec attention les explications de Beh Hel, un jeune employé qui parle un français quasi parfait. Les poivres défilent et chacun se différencie nettement par son odeur et son goût. Nous avons été particulièrement marqués par le poivre rouge et le poivre vert au sel.

Après un tour de l’exploitation, nous nous sommes demandé ce qui fait du poivre de Kampot un produit de haute qualité. Bordé par la mer, le terroir du poivre de Kampot bénéficie d’un climat exceptionnel tant au niveau de l’ensoleillement, de la brise de mer, de la qualité de la terre que des précipitations pendant la saison des pluies. Avec l’obligation de respecter le cahier des charges imposé par l’IGP, les plants de poivre proviennent de plantations existantes exclusivement dans le territoire couvert par le label. Ils sont ensuite entretenus par l’équipe de fermiers pour pousser le long d’un poteau en bois mesurant 4 mètres de haut. En termes d’apport d’engrais biologiques, le poivre de Kampot a la particularité d’être fertilisé avec des mélanges de bouse de vache séchée et de guano de chauve-souris retournés dans la terre. Répartis sur 22 000 pieds, la production de La Plantation s’étale sur 20 hectares. C’est l’une des plus grosses productions du Cambodge. Par ailleurs, les propriétaires s’engagent dans des démarches d’économie sociale et solidaire et de reforestation locale.

IGP “Poivre de Kampot”. Le produit, avec sa qualité particulière, attachée à un territoire, est depuis 2010 reconnu dans les 28 États membres de l’Union Européenne. Tout produit commercialisé comme poivre de Kampot doit désormais provenir des provinces cambodgiennes de Kampot et de Kep.

Poivre rouge. Cueilli à la main en mars, le poivre rouge de Kampot est le produit emblématique de la région. Pour atteindre sa saveur de fruits rouges et de miel et obtenir sa couleur rouge, on lui laisse le temps de mûrir, et ce dans des conditions d’ensoleillement suffisantes. Il se marie très bien à de la viande rouge.  

Poivre noir. Le poivre noir est en réalité du poivre vert, qui une fois arraché devient noir par un procédé d’oxydation naturelle. Son goût, très intense et doux à la fois, révèle des notes fleuries d’eucalyptus et de menthe fraîche.

Poivre vert salé. Le poivre salé est un poivre frais qui a subi un rinçage et un salage pour sa conservation . Son odeur et son goût se rapprochent sensiblement de la tapenade.

Crabe au poivre de Kampot. Un des délices cachés de la côte cambodgienne, en bordure du village de Kep. Explosion de saveurs garanties. Et le tout avec une vue imprenable sur les rives sauvages. Vous pouvez aussi admirer les pêcheurs armés de leurs filets, à la chasse aux crabes. Il n’y a pas plus court comme circuit de production ! C’est un véritable coup de coeur 😉

 [:]

À la rencontre des producteurs de caoutchouc

สวัสดีค่ะ, สวัสดีครับ ! (On vous promet ça veut juste dire bonjour)

Pour notre troisième étape d’Agro’naute, nous avons posé nos (gros) sacs à dos dans la ville de Rayong à 140 km au sud-est de Bangkok.
Nous sommes partis deux semaines sur le terrain en collaboration avec le Cirad (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) de Bangkok. Le but de cette étude était de comparer la durabilité de différents types de plantations d’hévéa de la zone. Pour cette partie du voyage, notre équipe s’est agrandie ! Nous avons endossé pour la première fois le rôle de recruteurs et avons engagé deux interprètes thaï, Duke et Pia, qui ont alors travaillé et vécu cette aventure avec nous.
Nous étions très impatients de mener notre tout premier projet en autonomie! C’est avec grand plaisir qu’on partage avec vous le récit de nos aventures dans la Province de Rayong. Allez, on vous embarque avec nous!

1
L’équipe plus qu’au complet

Rayong, chef-lieu de la province du même nom, est une ville industrielle, connue pour être le premier fabricant de sauce de poisson et pour ses usines automobiles. Cependant, la région essaye de réveiller un tourisme dormant grâce à son littoral d’une centaine de kilomètres (pas toujours très propre) et ses nombreux restaurants de produits de la mer. Ça vous fait rêver ? Pour être honnête, à notre arrivée, on n’est pas vraiment tombé sous le charme de Rayong. Toutefois, la région est aussi connue pour être le jardin fruitier de la Thaïlande et ça, ce n’est pas un attrait négligeable! Pour le plus grand plaisir de nos papilles, sur les marchés ou directement dans les fermes, on a pu déguster des fruits tropicaux tous plus juteux et sucrés les uns que les autres! En parlant de nourriture, nous avons très vite pris goût à flâner au sein du bouillonnant night market de Rayong, impressionnant par sa diversité d’aliments et son animation débordante.


Travailler pour le Cirad nous a permis de découvrir la curieuse culture de l’hévéa, totalement inconnue de nos expériences d’agronomes en herbe. Cette culture est très présente dans la province et on le remarque vite. En effet, à seulement quelques kilomètres du centre ville, les parcelles se succèdent le long de la route, alternant avec des parcelles d’arbres fruitiers. Le climat est propice au bon développement des arbres et le gouvernement donne d’importantes subventions pour encourager les agriculteurs à développer davantage cette culture.

Nous avons interviewé une vingtaines de fermiers qui nous ont gentiment décrit le fonctionnement de leur exploitation mais aussi fait part de leur quotidien et appris la façon de saigner les arbres pour en extraire le fameux caoutchouc. Le terme de “saigner” est bien approprié puisque que la coupure des écorces laisse apparaître de sérieuses cicatrices sur les arbres. Les hévéas ont une durée de vie assez courte (de 25 à 30 ans) du fait qu’ils sont saignés tous les trois jours de mai à décembre.
La partie technique de la production du caoutchouc nous a beaucoup intéressés mais ce qui nous a une nouvelle fois le plus marqués, ce sont les personnes que nous avons eu la chance de rencontrer. Nous avons été extrêmement bien accueillis par tous les agriculteurs; ils nous ont ouvert les portes de leur exploitation sans hésiter et nous ont fait partagé leur quotidien. Ils ont pris plaisir à nous raconter leur expérience au cours des entretiens qui sont longs et assez détaillés. En plus de nous accorder leur temps, les agriculteurs prenaient toujours soin de nous offrir à boire et à manger, en abondance. On a pu ainsi se régaler de nombreuses fois de fruits délicieux et frais, ramassés sous nos yeux. Poser des questions en sirotant de l’eau de coco, on a connu pire comme conditions de travail !

Nous avons notamment eu un gros coup de cœur pour un couple de fermiers. Nous les avons rencontrés dès le début de notre étude et on ne s’est plus vraiment quitté par la suite. Ils nous ont entre autres accompagnés à plusieurs de nos entrevues et préparé un délicieux repas pour nous faire découvrir les repas traditionnels thaï. On a essayé de renvoyer l’ascenseur en leur concoctant quelques plats européens: crêpes, gaspacho, velouté de champignons (dans la mesure du possible avec les ingrédients qu’on arrivait à trouver sur place). Nous leur avons dit au revoir à la station de bus de Rayong le jour de notre de départ et nous tenions encore à les remercier du fond du cœur.

Les au revoir ont été difficiles également avec nos interprètes, avec qui on a travaillé et vécu pendant 2 semaines non stop. Nous avons créé une amitié sincère avec eux et nous souhaitions encore les remercier pour tous ces moments partagés ensemble. L’expérience fut riche et ponctuée par des quiproquos, des rires, des joies… Vivre avec des Thaï de notre âge et très ouverts d’esprit nous aura beaucoup appris sur la culture thaïlandaise et les tabous de cette société.

6.1
L’équipe de choc et le propriétaire de la maison, tous réunis pour un dernier repas partagé

Merci encore à notre ange gardien Dr Penporn, qui nous a trouvé un logement gratuit au centre de Rayong. Nous saluons également la grande amabilité du propriétaire Attaporn qui a bien voulu nous accueillir dans son logement.
Cette expérience aura été plus qu’enrichissante, autant sur le plan professionnel que personnel. On a adoré mener notre petite équipe et concrétiser un projet que nous avons vu grandir

6.2
A tout bientôt !

Agro’nautement vôtre

Au cœur d’une communauté Karen

Bonjour à tous!

Vous l’attendiez ? Tout beau, tout frais, voilà enfin arrivé notre deuxième article ! Après Happy Healing Home et son lâcher prise, nous tombons définitivement sous le charme du village de Ban Wat Chan, et surtout de sa population. Connu pour sa forêt de pins, la plus vaste de Thaïlande, le village se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la frontière birmane. Les habitants appartiennent à la communauté Karen et sont majoritairement de confession bouddhique. En Thaï, tous les noms propres ont un sens et ici « Ban Wat Chan » signifie le village au temple de la lune.

 

photo 1
Le temple de la lune

Dès notre arrivée, nous voilà projetés dans une culture qui nous est encore mystérieuse. L’accueil de nos hôtes est timide mais les sourires sont là. La communication est limitée car nous ne parlons pas un mot du dialecte local. La maison en bois de nos hôtes est fonctionnelle et une agréable routine se met rapidement en place. Les repas du soir se déroulent sur la terrasse extérieure de la cuisine, à même le sol: riz gluant, fruits locaux et sauces piquantes sont au rendez-vous. Pour la nuit, hommes et femmes dorment séparément et notre salle commune est gardée par une maison des esprits. Le chant des coqs, les croassements des grenouilles et les grognements des cochons bercent nos nuits.

Les Karens ont le sens de l’accueil et incarnent pour nous la simplicité heureuse. Nous nous sommes vite rendus compte que le dialogue n’est pas fondamental pour rendre un échange intense. Ajan Janthra représente très bien sa communauté. Grâce à elle, nous avons pu participer aux évènements culturels caractéristiques de Ban Wat Chan, comme les mariages Karen bouddhiques et chrétiens! Ils sont courts et nombreux à cette période de l’année. En effet, pendant la saison sèche, le travail au champ est moins chargé.

Ban Wat Chan appartient au district de Galyani Vadhana, qui porte le nom d’une princesse du royaume de Thaïlande du XXème siècle, réputée pour sa générosité et qui a contribué à de nombreuses oeuvres caritatives. Autour du village, beaucoup d’agriculteurs ont des exploitations familiales certifiées biologiques. Le statut de réserve forestière de la zone restreint les activités agricoles et implique qu’aucun des agriculteurs n’est propriétaire de ses terres. Ils dépendent de la Royal Project Foundation qui les forme et leur fournit le matériel (plantules, engrais).

Les agriculteurs produisent pour leur consommation avant de penser à la vente de surplus. Le riz et les légumes constituent la base de la production. D’ailleurs, la Royal Project Foundation, créée à l’initiative du roi Rama IX, a aidé à la diversification des productions des fermiers en introduisant les cultures tempérées (comme les salades, les choux ou les courgettes), adaptées au climat de la région. Cette diversification a pour objectif d’augmenter la valeur ajoutée et d’éradiquer la production d’opium, celle-ci encourageant le déboisement et le trafic illégal dans la région.

Le fonctionnement de la Royal Project Foundation nous a laissé perplexe. D’un côté, les agriculteurs sont dépendants puisqu’ils cultivent leur terre selon les conditions de la RPF et lui vendent l’intégralité de leur production. D’un autre côté, les agriculteurs nous ont fait part de leur plaisir au travail. Effectivement ils ont maintenant une production qui leur permet une alimentation suffisante et diversifiée, contrairement à la situation antérieure à l’instauration du Royal Project.

Pendant les périodes intenses de travail au champ, les agriculteurs ont pour habitude de s’aider entre voisins. Le proverbe « Mado maca » signifie : je travaille pour toi et tu travailles pour moi.

La relation étroite qu’entretiennent les Karen avec la Nature nous a particulièrement touchés. Ils chassent et pratiquent la cueillette dans la forêt et pêchent dans les ruisseaux. Les intérêts sont multiples, comme la médecine traditionnelle ou la cuisine. Les Karen bénéficient des services de la Nature sans la saccager.

Les croyances liées aux arbres sont captivantes. Par exemple suite à une naissance, le cordon ombilical du nourrisson est coupé grâce à un éclat de bambou puis enveloppé dans une étoffe. Celle-ci est ensuite accrochée à un arbre par le père.

photo 6c
Les croyances Karen

Bref, vous l’aurez compris, Ban Wat Chan est un vrai coup de cœur. Se promener dans les petites rues abruptes du village nous a permis de découvrir la vie paisible locale: les volailles aux abords des maisons, les vieilles tisseuses aux turbans colorés sous les tôles ondulées de leur maisonnette, les buffles qui broutent un semblant d’herbe en fin de saison sèche, et surtout les Karen qui nous proposent leur aide. L’hospitalité envers les voyageurs de passage est naturelle: il est de coutume de leur offrir un repas pour qu’ils puissent rentrer chez eux.

Rien de tout ça n’aurait été possible sans l’aide du Dr. Penporn, notre professeur à l’université de Kasetsart. Depuis la naissance de ce projet, elle nous a beaucoup aidé et nous avons pu partager de beaux moments avec elle.

DSC03661
Dîner avec le Dr Penporn

Nous avons quitté les traditions et la vie paisible des Karen avec de magnifiques souvenirs que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Nous sommes heureux d’avoir partagé des valeurs d’entraide et d’accueil aussi fortes.  Nous voilà repartis sur les routes asiatiques, avec pour prochaine escale Agro’nautes la province de Rayong et sa production d’hévéa, l’arbre producteur de caoutchouc!

 

A bientôt !

Lâcher prise à Happy Healing Home

Salut tout le monde!

C’est avec joie que nous postons notre premier article de blog pour les Agro’nautes et que nous reprenons le projet lancé par nos prédécesseurs!

Notre aventure en Asie commence enfin, et nous avons décidé pour fêter nos retrouvailles et la fin de nos cours de faire une semaine de volontariat dans une ferme dans le nord de la Thaïlande, à 3 heures de route de Chiang Mai.

Voilà comment nous avons atterri à Happy Healing Home et son univers si particulier. Ici, on oublie tous nos repères! Pas besoin d’heure, de portable, de miroir ou encore de pommeau de douche. Mais surtout, on s’ouvre à la culture Lanna, une ethnie du nord du pays à laquelle appartiennent nos hôtes: Pinan Tea et Pinan Jim.

Les Lannas vivent simplement, et accordent beaucoup d’importance à cette simplicité, notamment par leur détachement aux biens matériels et par le silence.

Une petite précision: ici, lorsqu’on se réfère à une personne, on ajoute le mot “pinan” devant le prénom. Pinan signifie “personne gentille et aimable”, c’est une marque de respect.

17440093_10155168416044764_1469039884_n
Pinan Jim et Pinan Tea (http://happyhealinghome.weebly.com/)

Pinan Tea et Pinan Jim représentent pour nous deux personnages charismatiques, maîtres de leurs terres. Le couple incarne la sagesse, et se complète à merveille; d’un côté la tranquillité de Pinan Tea et de l’autre l’imprévisibilité de Pinan Jim.

Pinan Tea a fait des études de développement rural, mais s’est lassée de travailler à Bangkok, notamment car elle ne trouvait pas de sens à son activité. Sur un ton enjoué elle nous a confié:

“Je peux écrire des rapports mais je ne peux pas manger de papier!”.

Elle décide alors de faire du volontariat dans des fermes pour acquérir les compétences qui l’intéressent.

Pinan Jim est un ancien moine bouddhiste, à l’époque reconnu par le roi. Sa personnalité est très profonde, donc difficile à décrire… C’est un personnage riche en expériences (il a passé par exemple deux ans seul dans la forêt) qui peut enseigner le massage thaï, la médecine par les plantes ou encore la musique traditionnelle Lanna… Bref la liste est longue et il paraît absurde de le présenter en quelques mots! Si l’occasion se présente, on vous conseille vraiment d’aller le découvrir par vous même.

Le projet de cette ferme est né de leur rencontre. Ils ont hérité de la terre du père de Pinan Jim en 2005. Avec pour seul point de départ ce bout de terrain, ils ont commencé à construire des bâtiments en matériaux locaux (terre, bambou, pierres…) et à produire leur propre nourriture.

Depuis, la ferme a beaucoup évolué. Ils accueillent désormais de nombreux volontaires des quatre coins du monde! Ils possèdent une maison, un bâtiment commun et quelques huttes pour loger les volontaires. Leur potager est petit avec de belles buttes et un joli paillage. Ils ont également trois buffles d’eau d’une race traditionnelle et de nombreuses plantes pérennes à usage alimentaire ou médicinal. Cependant, ce qui nous a le plus marqué reste leur personnalité et leur capacité à accueillir tous les visiteurs chaleureusement !

Le quotidien à Happy Healing Home est bien réglé, même si paradoxalement personne ne regarde sa montre!

Le réveil est très matinal. Après une tasse de thé ou de café, nous allons méditer et faire du yoga pour nous éveiller en douceur, en même temps que le soleil.

Un délicieux petit-déjeuner nous prépare à l’activité collective du matin: construire une clôture, réaliser des pares-feux dans la forêt, s’occuper du potager…

L’appel de la faim sonne la fin de la matinée. Encore un exquis repas avant… la sieste! Il fait vraiment trop chaud pour travailler l’après-midi. On en profite pour lire, coudre des taies d’oreiller, réaliser des pochettes d’herbes médicinales, mais aussi pour dormir. Lorsque le soleil est moins agressif, certains vont couper de l’herbe pour nourrir les buffles pendant que d’autres aident à la préparation du repas du soir ou arrosent le jardin. Nous prenons un dernier repas ensemble lorsque le soleil s’est couché, puis nous partageons un moment de musique ou de débats sur divers sujets, avec les points de vue de différentes cultures. La journée se termine lorsqu’on rejoint nos huttes respectives. Ici, on n’entend pas un bruit de la ville mais un concert d’animaux et d’insectes sortis pour la nuit.


Encart bouffe(1)
Exemple d’un repas « Lanna Style », il manque les 2 montagnes de sticky rice!

La nourriture se cuisine au feu de bois et la disposition des mets sur la table est bien particulière. Dans la culture Lanna, chaque plat doit être divisé en deux portions et placé autour des deux “montagnes” de sticky rice.

On mange avec les mains (en utilisant sa main droite pour le riz) et il ne faut surtout pas déplacer les plats au milieu de la table, c’est à nous d’aller vers la nourriture et non l’inverse. Le début du repas commence par quelques simples mots prononcés par nos hôtes lorsque tout le monde est présent. Chacun est libre de quitter la table après un geste simple : le traditionnel “wai” thaï, en signe de remerciement.

“May all the Pinans go to the mountain, go for it and eat a lot! Namaste and have a long life.”

encart bouffe(2)
Le Wai (thaï : ไหว้) est un geste de salutation, emblématique de la culture thaïlandaise

Après une semaine riche en émotions et moments de partage, nous quittons avec un léger pincement au coeur cet endroit si particulier.

A très bientôt pour la suite de l’aventure, au village de Ban Chan et sa communauté Karen!

Si vous êtes tentés par l’expérience, vous pourrez trouver des informations sur leur site internet http://happyhealinghome.weebly.com/ et ils sont également joignables via leur page Facebook “Happy Healing Home”.