Minervois – Haute vallée de l’Aude

[:fr]Brèves de voyage

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Nous attaquons fort avec une journée bien remplie ! Nous marchons un peu pour atteindre le canal du midi et le suivre un petit bout de chemin avant de traverser Trèbes. Nous avons droit, coincées sur un trottoir, à un cortège de mariage très motorisé et bruyant qui nous a bien fait stresser. Ensuite nous sommes les deux stars de la banlieue de Trèbes avec une nuée d’enfants autour de nous. On repart à la recherche d’un lieu tranquille pour dormir et arrivons dans un domaine abandonné, sans moyen de trouver de l’eau. On continue donc jusqu’à Montirat, village peuplé de fans de western et nous passons donc l’alerte orange orage devant un saloon pendant que les filles sont invitées au concert country ! Les jours suivants à travers les forêts des Corbières sont pleins de demi-tours et de galères sur les chemins de chasseurs qui s’enfrichent. Le printemps pluvieux nous a offert des forêts et champs verdoyants ! Les filles ont fait leur première nuit dans un refuge non gardé, signe de l’arrivée dans les montagnes. La vallée de l’Aude est bien encaissée avec une sacré descente et montée à faire pour remonter sur le petit plateau de Sault. Et nous débouchons sur un plateau très bucolique, avec une vue à couper le souffle (le peu qui nous restait après la montée avec les filles sur le dos) !

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L’agriculture rencontrée

Au pied des Corbières nous traversons des zones de friches, notamment des anciennes vignes. Plus en altitude, c’est un enchaînement de crêtes boisées et de vallées occupées par des surfaces pour l’élevage.

P1020956Nous arrivons dans la ferme d’Andreas et Monika qui possèdent un troupeau d’une centaine de brebis laitières de race Manech tête noire et tête rousse. Ce troupeau est mené en plein air intégral, un sacré pari dans ce coin à 700 m d’altitude. En effet la production de lait des brebis est très dépendante des conditions climatiques lorsqu’elles sont en extérieur; après une nuit froide le lait n’est pas très abondant ! Mais pour eux les brebis sont faites pour vivre en extérieur, et avec les ânes qu’ils possèdent ils réalisent une vraie réouverture de certaines parcelles abandonnées et enfrichées. Ils sont autonomes pour le fourrage de leurs animaux et achètent des granulés donnés lors de la traite. Tout le lait est transformé sur place en fromages et yaourt vendus en direct; à la ferme, sur deux marchés hebdomadaires et en magasins de producteurs, tandis que le petit lait nourrit les cochons de l’année. Ils diversifient leur activité en étant dans le réseau d’Accueil Paysan avec un gîte sur la ferme. Un bel exemple d’agriculture paysanne !

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P1030006A Galinagues, petite commune avec une vingtaine d’habitants à l’année, se trouve un vrai foisonnement d’activités agricoles écologiques ! Une ferme convertie en couveuse agricole a permis quatre installations : un paysan boulanger, une chevrière qui transforme, un formateur en traction animale et un couple en vache laitière avec transformation. Ce sont chez ces derniers que nous sommes accueillies et avec qui nous travaillons. Valentin et Luz élèvent une dizaine de vaches Brune des Alpes avec une forte passion pour la transformation du lait. Ils louent 30 ha à l’association « Le chant du pissenlit » (qui gère et loue l’ensemble des terres de l’ex-couveuse agricole à Terre de liens) et travaillent 10 ha en fermage pour faire du foin. Leurs bêtes pâturent toute la journée de mars à novembre, dans des parcs de taille réduite avec un changement de parc régulier pour prévenir la transmission parasitaire. Ils gardent autant que possible les pairies naturelles, mais ont travaillé et semé quelques parcelles avec des mélanges de graminées et traditionnelles. Le lait est intégralement transformé en divers fromages, yaourts et desserts, vendus en direct (magasin de la ferme, marchés et magasins de producteurs). Ils cultivent aussi  8 000 m2 de pommes de terre, vendues sous la marque des pommes de terre du Pays de Sault.

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Haut Languedoc – Minervois

Brèves de voyage

P1020795Nous repartons en suivant deux jours la voie verte dans la vallée du Jaur. C’est un plaisir de marcher sur cette ancienne voie ferrée toute plate et en terre battue, seuls les cyclistes nous font parfois quelques frayeurs car on ne les entend pas arriver ! Puis nous quittons cette vallée pour descendre dans la plaine du Minervois, mais avant il y a les derniers reliefs à passer. Le temps est bien mitigé et nous nous prenons quelques averses. Heureusement tout un village se montre heureux de nous accueillir, nous passons la nuit dans le champ de « Lili », le vieux maréchal-ferrand, les selles à l’abri dans la grange de sa cousine et les filles dorment au chaud chez une autre personne ! Le lendemain ça y est c’est la plaine, les vignes commencent et nous dormons dans un petit jardin paradis où les deux filles mangent les premières cerises et nous l’herbe haute !

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Le long de la vallée du Jaur se trouvent quelques champs dans les zones plates mais celles-ci sont peu nombreuses. Sur les derniers contreforts du massif central, nous retrouvons les châtaigniers et même un plateau avec un peu de flore alpine et des troupeaux de brebis et de moutons. Puis c’est la plaine du minervois et ses vignobles à perte de vue. Le Languedoc est le plus grand vignoble du monde et cela se voit.

Le domaine de Mazy est marqué par la présence d’arbres sous toutes ses formes et notamment d’agroforesterie. C’est une des fermes précurseurs de cette forme d’agriculture où les arbres sont intégrés dans les cultures, dans le but de favoriser la biodiversité, d’enrichir le sol en matière organique, d’avoir un agrosystème plus résilient face aux maladies, aux aléas climatiques, de diversifier les productions, entre autre (la liste est longue)!

Les principales productions sont l’amande, le vin, la figue, les céréales de variétés anciennes (blé dur, blé tendre, orge, avoine, épeautre, engrain) et la viande de brebis.

Vignes en agroforesterie (amandier et févier d’Amérique) enherbées un rang sur deux

L’agriculture rencontrée

Le long de la vallée du Jaur se trouvent quelques champs dans les zones plates mais celles-ci sont peu nombreuses. Sur les derniers contreforts du massif central, nous retrouvons les châtaigniers et même un plateau avec un peu de flore alpine et des troupeaux de brebis et de moutons. Puis c’est la plaine du minervois et ses vignobles à perte de vue. Le Languedoc est le plus grand vignoble du monde et cela se voit.

Le domaine de Mazy est marqué par la présence d’arbres sous toutes ses formes et notamment d’agroforesterie. C’est une des fermes précurseurs de cette forme d’agriculture où les arbres sont intégrés dans les cultures, dans le but de favoriser la biodiversité, d’enrichir le sol en matière organique, d’avoir un agrosystème plus résilient face aux maladies, aux aléas climatiques, de diversifier les productions, entre autre (la liste est longue)!

Les principales productions sont l’amande, le vin, la figue, les céréales de variétés anciennes (blé dur, blé tendre, orge, avoine, épeautre, engrain) et la viande de brebis.

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Vignes en agroforesterie (amandier et févier d’Amérique) enherbées un rang sur deux

Sur les 100 ha , cultivés en agriculture biologique, 20 ha sont en vigne, dont une partie des parcelles comporte une rangée d’arbres toutes les cinq rangées de vigne. Les arbres sont des féviers d’Amérique (légumineuse enrichissant le sol) et des amandiers dont les fruits sont commercialisés en direct. Le couvert végétal est très riche en herbacées, légumineuses et fleurs, que François prend soin de laisser croitre pour enrichir le sol en matière organique.  A l’inverse des pratiques locales de désherbage total  (dans l’idée de diminuer le risque de concurrence hydrique avec la vigne), sur le domaine, un inter-rang sur deux est travaillé en surface et l’autre est laissé enherbé, avec deux fauches dans l’année.

L’agroforesterie est aussi pratiquée sur une partie des surfaces de céréales (en rotation avec de la luzerne). Sur certaines parcelles, c’est une association avec l’amandier, des fruitiers (abricotier, pêcher) et des féviers d’Amérique et sur d’autres existe une diversité d’essences plus rares, mises à l’essai.

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Étant dans une démarche d’agro-écologie, les animaux ont aussi une fonction sur la ferme, de fumure du sol et d’entretien des parcelles de prairies, de jachère et de luzerne (lorsqu’elle n’est pas entièrement resituée au sol en tant qu’amendement). Le troupeau de 50 brebis (dont les agneaux sont vendus pour la viande) est mené en pâturage tournant rapide, avec un changement quotidien de la zone à pâturer. La surface à pâturer est telle que les brebis laissent peu de refus et que l’amendement est maximal.

Tout est réfléchi pour être autant que possible dans le respect de la vie, du sol, des cycles naturels. François est très intéressé de partager les savoir-faire et les expériences pour évoluer dans les pratiques agro-écologiques. C’est pourquoi il travaille en collaboration avec des équipes de chercheurs en agroforesterie et en semences paysannes, avec des groupes de réflexion, des bureaux d’étude et accueille des stagiaires. Un suivi de puis plus de 15 ans est notamment réalisé par le bureau Solagro sur la qualité des sols du domaine en rapport avec les pratiques agroforestières.

La diversité est le maître-mot de ce lieu!

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Jachère de céréale (repousse de luzerne) en agroforesterie

Causses – Haut Languedoc

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Après un bon repos à la ferme de Vispens, nous sommes reparties toutes les quatre en pleine forme ! Nous avons eu de belles journées estivales dans le Rougier de Camarès (appelé ainsi à cause de la couleur rouge de la terre, riche en oxyde de fer). Nous avons été accompagnées quelques jours par des bipèdes à bicyclette qui nous ont suivi sur les chemins montant au plateau des monts Lacaune. Sur le plateau, accueil hivernal avec 3 jours de mauvais temps … Si les filles ont pu s’égoutter une fois dans un garage et une fois en refuge, nous avons dû attendre la vallée du Jaur pour sécher ! Nous l’avons atteinte après une serie de lacs dans la brume, n’invitant pas tellement à la baignade. La température augmente à mesure que nous descendons dans la vallée du Jaur, sur les contreforts de laquelle se trouve le Salvet.

L’agriculture rencontrée

Sur la terre fertile du Rougier avec les champs de céréales et de fourrage, l’ensilage battait son plein avec un va et vient incessant de tracteurs. Les plateaux du Haut Languedoc (1 000 m d’altitude) offraient une toute autre vision, avec des campagnes dépeuplées et des élevages bovins ou ovins essentiellement.
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La ferme du Salvet sur laquelle nous sommes restées se situe à 500 m d’altitude, au milieu d’une forêt de chêne vert. Jean Louis cultive  là-haut environ 1 ha de plantes aromatiques et médicinales comme la verveine, la lavande, la sarriette, la sauge, l’helichryse, framboisiers … D’autres plantes sont issues de la cueillette sauvage, comme le thym, le millepertuis, l’aubépine etc. Ces plantes sont séchées sur place grâce à des séchoirs solaires, puis triées et conditionnées à la main. La vente se fait essentiellement en gros (97 % du chiffre d’affaire) auprès de revendeurs ou d’autres producteurs intéressés par certaines plantes typiques du sud de la France. Le reste se vend en sachet de 20 à 40g dans des magasins de producteurs locaux. Jean Louis s’est beaucoup impliqué dans le syndicat des Simples, qui défend une éthique respectueuse de l’environnement, notamment lors de la cueillette sauvage. Ce syndicat tente aussi de défendre la production artisanale des plantes médicinales.

Une ancienne châtaigneraie permet de réaliser des produits transformés vendus localement. Cette ferme fonctionne grâce à l’accueil de nombreux Wwoofeurs, dont certains décident ensuite de rester ici pour s’associer à l’activité. De nombreux projets verront le jour sous peu, notamment la fabrication de cosmétiques et la distillation grâce à un laboratoire et un alambic fraîchement installés !

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Les plantes sont déposées sur des claies pour sécher 

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Drôme – Ardèche

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Le départ, chargées du nécessaire pour 5 mois de voyage

Brèves de voyage

P1020383Nous  (les deux herbivores de l’équipe) voilà enfin posées dans un pré gentiment proposé par Charlie (chez qui les filles ont choisi de faire du woofing), après 9 jours de marche. Nous sommes parties le 22 mars avec nos 30-40 kg de chargement, auxquels il faut ajouter le poids des deux filles après un soit disant « échauffement ». Du Diois, nous avons tracé vers les Trois Becs pour descendre vers la Drôme provençale. Chaque jour apporte son lot de surprises et de rencontres au fil des 15 à 25 km journaliers. On vit le thème de la montagne bien avant d’avoir connu des fermes, les filles aimant choisir des itinéraires sauvages et escarpés, au risque de se perdre, de faire des détours et d’être bien fatiguées le soir! Après la traversée de la vallée du Rhône, grand moment de stress, nous leurs sommes reconnaissantes des chemins choisis loin des villes et de la route. L’Ardèche, que nous avons atteinte 4 jours après ce que les filles avaient prévu, nous a offert  l’étendue de ses plateaux caillouteux et la fraîcheur de ses vallons verdoyants.

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Un bel emplacement de bivouac pour la première nuit

Les nuits, pour que nous puissions nous remplir la panse, les filles nous dégotent toujours un bon coin d’herbe, avec l’accord ou non du propriétaire… Elles se sont plutôt bien débrouillées pour se faire offrir le gîte et le couvert quelques fois pour changer de la tente, en particulier après une journée qui nous a toutes les quatre bien détrempées.

Le voyage nous enchante tout autant que les filles, on aime repartir chaque matin vers de nouveaux horizons et porter gaiement l’équipe et son matos vers la prochaine ferme qui nous accueille.

L’agriculture rencontrée

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Après avoir laissé derrière nous des pâtures de mouton, des cultures de luzerne, lavande, fruitiers et vignes, nous arrivons à Rocles au nord de Largentière, pour quelques jours de wwoofing chez Charlie, à la ferme de la Croze. Cette ancienne ferme accueillait un troupeau de chèvres et une chambre d’hôte. Aujourd’hui, l’objectif est plutôt de construire un agro-écosystème avec une place importante pour le paysage, en favorisant une grande diversité végétale et en diminuant la pression de pâturage. D’anciennes châtaigneraies sont exploitées pour la transformation (vente directe et sur des marchés occasionnels) et des jardins sont ré-implantés sur les terrasses en pierre  sèche, typiques de la région, pour s’adapter à la pente. Il y a aussi quelques ruches, des fruitiers, un bouc et une brebis qui ont leur place dans la lutte contre l’enfrichement. La ferme tourne grâce à l’entraide avec d’autres jeunes qui s’installent dans la région et de wwoofeurs de passages. L’installation dans la région est compliquée, part un foncier bloqué dans le cas de la vigne et une terre difficile à travailler, tout devant se faire manuellement sur les terrasses. Heureusement, il y a des jeunes motivés qui ne reculent pas devant l’adversité pour vivre leur passion ![:]

Presque prêtes !

Notre équipe est maintenant complète, nous, Prisca (jument de 11 ans assez dynamique et excitée, mais très à l’écoute)et Lune (11 ans aussi, mais plus calme, en mode force tranquille) étant ensemble depuis quelques semaines dans les près de Vachère-En-Quint.

ça c'est nous, Lune devant et Prisca derrière à gauche, quand on est tranquille dans notre champs
C’est nous, Lune devant et Prisca derrière à  gauche, quand on est sans nos cavalières dans notre champ
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Graissage des sacoches

Lena s’occupe de nous tous les jours et Fanny est venue quelques grands week-ends pour faire des balades, ajuster, réparer, graisser et tester le matériel. Le week-end dernier nous sommes parties toutes les 4 pour la première fois, sur 2 jours et avec tout le matériel. Nos cavalières n’avaient pas bien ajusté tout le bazar et ça glissait toujours un peu d’un côté ou de l’autre au début de la rando ! Mais bon à force de resserrer les sangles, ça a fini par tenir tout ça, les selles, les sacoches accrochées dessus et les 2 nanas en plus sur le dos ! Ca nous fait à peu près 90kg chacune à trimbaler, heureusement qu’elles descendent dans les fortes montées et dans les descentes qui nous cassent les pattes. Après une petite journée d’une quinzaine de kilomètre avec un climat bien changeant (de la neige à un col et 10 minutes plus tard, grand soleil !), nous avons été accueillies comme des reines chez Serge et Béatrice qui nous ont fournis un super champ, de l’eau et une botte de foin ! On était un peu jalouse des deux filles qui ont pu dormir dans les mottes de foin dans la grange … mais bon elle ont eu un peu froid quand même par cette nuit à -10°C. Au matin nous voilà reparties dès 9h car Prisca doit se faire ferrer dans l’après-midi. Nous partons sur un petit chemin qui serpente dans les pins et genets. Nos sacoches coincent dans les arbres quand ils ont trop rapprochés, mais en tirant un bon coup ça passe ! Par contre ça à l’air de moins plaire aux filles, surtout quand Lune a cassé une lanière en tirant bien fort, donc on s’est mise à faire un peu plus le tour des arbres.

L’après-midi les filles ont nettoyé et graissé les sacoches pendant qu’on se reposait. Puis le maréchal-ferrant est arrivé pour Prisca, et il avait un caractère aussi trempé qu’elle donc ils ne se sont pas trop entendus … Mais bon après quelques exercices à la Pat Parrelli ça allait mieux ! Nous voilà toutes les deux ferrées, mais il faudra quand même changer tout ça d’ici un mois ou deux selon ce qu’on marche.

Les filles ont encore préparé du matériel le dernier jour, je ne sais pas quoi exactement parce que nous on était enfin de retour dans le « fond du ruisseau » où on a retrouvé notre copain Mugo le grand poney et les 3 ânes qui lui tiennent compagnie quand on est pas là. Lune a vaillamment porté deux gros ballots de foin pour tout le monde jusqu’au champ et les deux filles sont reparties avec la selle sur leur dos, elles étaient ridicules ça ne leur allait pas du tout ! Maintenant on se repose avec nos amis, quelques balades avec Lena, et dans moins de 2 semaines c’est le départ.

A bientôt !