Faisons un tour dans les parcelles nicaraguayennes !

Parcelle Inga au Nica-jeremie

Bonjour a tous !

En exclusivité, mon nouvel article portant sur les enjeux agricoles de la zone où je me trouve actuellement. Je décris deux systèmes de production en particulier : le sylvopastoralisme et l’agroforesterie. Alors si le cœur vous en dit, cliquez sur ce lien pour voir l’article directement sur mon site internet 🙂

Agronautement vôtre,

Jérémie[:]

Nouveau Mexique – Colorado – Ouest Kansas

Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.Tu as loupé l’épisode du mois dernier ? Si tu veux connaitre mes premières aventures en Californie et Arizona, clique Ici ! Dans ce nouvel épisode, vous découvrirez mon coup de foudre pour une chèvre et mon étape avec une folle famille dans un ennuyeux état qu’est le Kansas.

NOUVEAU MEXIQUE

Je suis arrivé à Las Vegas le 1er juin au soir. L’étape qui m’attendait se passait dans un ranch près de cette petite ville du Nouveau Mexique. J’appelais Lolly et Bob qui me conduisirent jusqu’à la ferme, et je ne m’attendais pas à faire la rencontre d’un homme de 73 ans ! Ce ne fût pas un problème du tout et j’ai apprécié partager et discuter avec eux. Bob a emménagé au Nouveau-Mexique après avoir pris sa retraite de professeur de Chimie à l’Université, afin d’y trouver un endroit paisible, puis décida de produire sa propre nourriture. Bob dispose ainsi de terres agricoles pour les pâtures et les fourrages, d’un jardin potager et en majeure partie d’une forêt de pins. Il produit de la viande grâce à ses quelques vaches et cochons, possède des chèvres qu’il trait pour le lait, et des poules pour les œufs.

Dans le but d’être autosuffisant

Le jardin potager offre une suffisante diversité de fruits et légumes à savoir prunes, framboises, rhubarbe, maïs doux, haricots verts, courges, asperges, poivrons, etc.). Il produit son propre fromage de chèvre et une fois par an, il abat un cochon et une vache qu’ils conservent au congélateur. Contrairement à ma première ferme dont le but était de générer des revenus, ici l’objectif n’était pas d’exercer une activité économique mais de produire des aliments pour lui et sa famille.

Bob construit également une cuisine dans la grange qui lui servira à y entreposer des congélateurs pour conserver la viande et les légumes, et y réaliser le fromage de chèvre.

Là-bas, j’ai fait la rencontre de Kate, arrivée un jour avant moi. Juste diplômée de l’Université, elle prend une année sabbatique pour visiter chacun des 48 états ! Nos tâches quotidiennes étaient de nourrir les animaux chaque matin, travailler dans le potager (semer ou désherber) et aider Bob à construire la cuisine. La semaine suivante, Dominick arriva depuis New York. Ce jeune homme souhaitait découvrir un ranch et travailler avec les animaux. Nous avons principalement travaillé avec Bob pour construire la cuisine.

Soigner les animaux

Lors de cette étape, j’étais assez proche des animaux, surtout les chèvres, mignonnes, curieuses et drôles ! J’ai eu le coup de foudre pour Spody, la maman. Après être tombé malade et soigné par Bob, elle est maintenant très amicale envers les hommes. La seconde semaine, Bobby un des cochons ne bougeait plus de son coin, comme s’il avait un problème avec ses pattes arrières. Nous devions alors lui apporter de l’eau et de la nourriture. Nous étions également entourés de chiens. Niña, Killer, Bullet, Buddy, Flaffy et Blanca sont les six chiens de la ferme, partageant la maison avec catfood (oui c’est bien le nom du chat !).

Kate with a chick!
Goats
Dogs
Pasture
Baby pig
Baby pig
Spody <3
Selfie with Spody
Killer and the cows
Coucou!

Les animaux (sauf les chiens évidemment) fournissent viandes, lait et œufs ainsi que du fumier qu’il utilise comme engrais pour le potager. Cependant, cela lui coûte cher en aliments pour les porcs et les poules. Cette année, il a donc semé plus de maïs pour en avoir comme aliment pour eux.

Un projet original

Depuis environ 8 ans, Bob collectionne les vieux réfrigérateurs afin de construire une serre avec ! Le frigo est utilisé comme une brique, remplie de terre, et chacun d’entre eux seront imbriqués pour faire un mur, gardant la chaleur. L’origine de cette idée vient en fait d’un architecte utilisant du matériel recyclé pour fabriquer des maisons écologiques. Les murs sont faits de pneus remplis de terre et la maison n’a pas besoin d’être chauffé, même en hiver (et l’hiver est froid au Nouveau-Mexique), il a également mis au point un système de récupération d’eau.

Bob a tout de même besoin de 60 réfrigérateurs supplémentaires pour aboutir à la serre voulu.

Un marché difficile

Tout comme Joe, un autre éleveur voisin de Bob, il vend des veaux aux enchères. Et malheureusement, seule de gros acheteurs sont présent et achètent les animaux. Quel gâchis d’élever ces veaux en pâturage puis de les envoyer dans les feedlots (vous savez, ces fermes aux 5000 vaches entassées et nourris de maïs et soja OGM, appelées encore hamburgers sur pattes). Autant de raisons que d’apprécier avec modération la viande quand on sait d’où elle vient et de refuser un hamburger, certes appétissant, mais provenant d’une viande hachée acheté à Walmart.

Et la durabilité ?

Bob a mis en place un agro-système durable en associant l’agriculture et l’élevage et en n’utilisant très peu de produits chimiques, conservant ses sols fertiles et les eaux propres. Cependant, il a trop peu de surfaces pour pratiquer la rotation des pâturages et de cultures. Sur le plan socioéconomique, il ne fournit que très peu de produits sur la marché et sa balance économique n’est pas équilibré. Cela s’explique par son unique but d’alimenter sa famille et non être présent sur le marché.

J’ai apprécié cette étape au Nouveau Mexique en bonne compagnie, malgré le fait que Bob était parfois ronchon ! Je quittai Bon, Lolly et Dominick pour rejoindre Denver. Seulement faire du stop n’étais pas simple là-bas ! Alors après 2 voitures juste pour arriver quelques kilomètres plus loin au bout de 3h30 de stop, je fus soulagé lorsque quelqu’un s’arrêta enfin, alors que j’arrivai auprès de la voie rapide, désespéré. Et c’était parti direction le Colorado.

COLORADO

Avant de rejoindre ma troisième ferme dans le Kansas, je me suis arrêté à Denver, dans le Colorado, ville coincée entre les montagnes à l’ouest et les Grandes Plaines à l’est. J’ai ainsi passé deux nuits chez Ian et Heather, rencontrés grâce au Couchsurfing. Ils occupent une petite maison avec un incroyable jardin, fournissant quelques fruits et légumes. Ils pratiquent la permaculture, et plus précisément la hugelkultur (surement allemand) et produisent leur propre compost. Le dimanche je suis allé en ville pour un « Free Tour » nous montrant les coins mythique, historique et en relation à l’art de la ville. Je fis la rencontre d’une famille du Kansas, qui par chance y retournait le lendemain. Je leur expliquai que je m’y rendais également, et acceptant de m’y conduire, nous planifions alors un rdv.Avant de rejoindre ma troisième ferme dans le Kansas, je me suis arrêté à Denver, dans le Colorado, ville coincée entre les montagnes à l’ouest et les Grandes Plaines à l’est. J’ai ainsi passé deux nuits chez Ian et Heather, rencontrés grâce au Couchsurfing. Ils occupent une petite maison avec un incroyable jardin, fournissant quelques fruits et légumes. Ils pratiquent la permaculture, et plus précisément la hugelkultur (surement allemand) et produisent leur propre compost. Le dimanche je suis allé en ville pour un « Free Tour » nous montrant les coins mythique, historique et en relation à l’art de la ville. Je fis la rencontre d’une famille du Kansas, qui par chance y retournait le lendemain. Je leur expliquai que je m’y rendais également, et acceptant de m’y conduire, nous planifions alors un rdv.Avant de rejoindre ma troisième ferme dans le Kansas, je me suis arrêté à Denver, dans le Colorado, ville coincée entre les montagnes à l’ouest et les Grandes Plaines à l’est. J’ai ainsi passé deux nuits chez Ian et Heather, rencontrés grâce au Couchsurfing. Ils occupent une petite maison avec un incroyable jardin, fournissant quelques fruits et légumes. 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Avaient lieux ce même week-end un festival de bande dessiné et la Gay Pride. Voici alors un compilé des meilleures photos prises ce jour-ci.

Après une ballade dans un parc, je suis rentré me reposer pour le soir et quittai mes hôtes le lendemain après une interview avec Ian sur la hugelkultur.  J’étais sur la route vers les Grandes Plaines.

OUEST KANSAS

Bisons

Cateline (rencontré la veille durant le Free Tour) me conduisit alors depuis Denver jusque aux portes du Kansas, sur la route nationale 36. Elle me déposa finalement à la ferme, ce qui fut très aimable de sa part. Sur la route, j’eu la chance d’apercevoir, broutant tranquillement dans leur pâturage, un troupeau de bisons, les rois des Grandes Plaines.

J’arrivai à la ferme et fis la rencontre de Nina, Jeter et du reste de la famille en visite pour une semaine. J’étais le seul volontaire, entouré par une dizaine de personnes, les enfants et leur conjoints et les petits-enfants de Nina !

Les Grandes Plaines, une mosaïque verte et jaune

Le paysage que je découvris en quittant Denver, peut faire penser à celui du bassin parisien. Il offre un plat paysage, sans arbres ni rivières, offrant un océan bicolore vert et doré que sont le maïs transgénique, les pâturages et le blé. Mais bien entendu, aux Etats-Unis, c’est tout en plus grand, et le climat reste différent. L’absence d’arbres dû à un enchaînement d’été chaud et sec et d’hiver froid, laisse le vent pénétrer dans cette immensité, provoquant régulièrement des tempêtes des plus impressionnantes.

Les terres d’enfance de Clark Kent (Superman) sont faiblement peuplées et les petits villages survivent au milieu des champs de céréales et des vaches. Et comme dans le comic, on rencontre des fermiers vêtus de leur chemise à carreaux, jeans et chapeaux de cow-boy, le drapeau des Etats-Unis placé fièrement devant la maison et prenant soin de leur tracteur !

Ce paysage cache une forte présence des grandes entreprises de l’agriculture capitaliste et conventionnel. Ces terres immenses sont cultivées par un nombre réduit d’agriculteurs, ce qui nous donne une taille moyenne des exploitations autour de 800 hectares. Les multinationales agrochimiques ont doté d’intelligence en réduisant le travail de l’agriculteur (ou des employés agricoles) à 3 tâches : semer, traiter et récolter (et parfois irriguer, mais cela se fait à distance, il n’y a qu’à activer les rampes). Une de ces tâches est parfois réalisée par de petits avions qui viennent asperger les champs de pesticides, incroyable mais vrai ! On applaudira cette initiative, qui a permis de réduire les coûts d’échelle et les risques d’exposition pour celui qui asperge ; mais réduisant également au minimum la présence d’insectes pollinisateurs et de la faune sauvage, sans parler des résidus polluant l’air et les eaux.

Une chose positive tout de même, les incroyables couchers de soleil !

Y Knot Organic ?

Lorsque Nina, Jeter et leurs deux filles décidèrent il y a 10 ans de débuter une ferme en agriculture biologique dans cette région, ce fut un grand défi à relever. Leur but était alors de produire de la nourriture de qualité et de vivre dans un lieu favorable aux oiseaux, abeilles et arbres. Ils plantèrent plus de 200 arbres autour de la maison et débutèrent un jardin potager, l’élevage équin et quelques champs. Ils produisent maintenant fruits, légumes, aromatiques, cultivent du blé et du fourrage et élèvent des bovins et chevaux. Ils obtinrent la certification biologique pour le blé et les légumes et espèrent l’avoir bientôt pour le bœuf. Ils défendent une nourriture de qualité sans produits chimiques et antibiotiques, et produisent une viande de bœuf, nourris aux pâturages, moins caloriques et faible en matières grasses (3% contre 22% pour un bovin nourri aux graines). Ils vendent au travers d’une coopérative de produits bios. De plus en plus de personnes souhaitent manger sains et bios, et sont alors heureux de trouver ces produits. Aussi, certains agriculteurs ou organisations viennent visiter la ferme. Ce n’est pas commun dans les Grandes Plaines de rencontrer une ferme bio avec des fruits et légumes, et leur jardin renferme une biodiversité non comparable aux alentours : des oiseaux, des abeilles, etc. Ils croient fort au Bio et prennent part à une organisation pour conserver les critères de la certification Bio en adéquation avec les valeurs du « produire sain et manger sain ». Alors, pourquoi pas Bio ?

La récolte

Pendant mon séjour à Y Knot Farm and Ranch, la récolte du blé dur de printemps était prête. La période de récolte est intense. Les grandes fermes embauchent généralement de la main d’œuvre et utilisent deux ou trois moissonneuses pour faire le travail le plus rapidement possible, pendant qu’un camion collecte les grains et les transportent à la coop la plus proche. Mais chez Nina et Jeter, ça ne se passait pas comme cela. Les années précédentes, ils laissaient la culture du blé à leurs voisins Deb et Dave qui réalisaient le travail et récupéraient une partie des bénéfices. Mais cette année ils décidèrent de cultiver une partie de leurs champs. Jeter emmena à réparer une vieille moissonneuse, John Deere 1974 et prépara les deux greniers à blé qui allaient être remplis avec la récolte. Contrairement à leurs voisins, ils ne peuvent pas emmener directement leur blé à la coopérative du coin car elle ne collecte que celui du circuit conventionnel ; la coopérative Bio viendra alors récupérer la récolte une fois les prix fixés selon ceux du circuit conventionnel.

Comme c’était leur première année à réaliser la récolte, et également en raison du mauvais temps (les grains doivent être en dessous de 12% d’humidité pour être récoltés), la période de récolte dura plus longtemps que prévue. Nous avons découvert une différence de rendement entre le champ autour de la maison et celui plus au Nord car ce dernier n’a pas bénéficier s’une seule goutte de pluie durant toute la saison ! La récolte se termina deux jours après mon départ, Jeter et Nina espèrent maintenant un prix juste pour leur blé. Le prix en Bio est plus élevé que pour le conventionnel mais celui-ci étant bas cette année, ils ne pourront pas en tirer autant qu’espéré.

Jeter et Nina loupèrent les festivités de la fête nationale du 4 juillet pour cause de récolte, comme tous les autres agriculteurs d’ailleurs. Je me rendis donc au feu d’artifice de Bird City avec la fille de Nina et les enfants. Ce village étant petit, je m’attendais à quelque chose de court et pas exceptionnel. Seulement j’assistai à un show de 30 minutes plutôt réussi ! J’étais surpris mais heureux d’avoir assister à l’« Independance Day » des Etats-Unis.

Nous récoltions également légumes et framboises et vendions quelques paniers chaque semaine. Ils utilisent différentes méthodes organiques pour éloigner les insectes et obtiennent de délicieux légumes ! J’ai pu récolter courgettes, aubergines, poivrons, framboises, fraises, betteraves, et les premières tomates cerises !

Comment être durable

L’exploitation offre une diversité de produits : légumes, fruits, blé dur, œufs, fourrage et grains pour les animaux, et du bœuf de qualité. Ils proposent aux clients de la nourriture saine, de qualité, certifié biologique. De plus, ils essayent de préserver au mieux les ressources naturelles et la faune sauvage.

Pour combattre les ravageurs de culture, ils utilisent d’innovantes méthode, j’en citerai quelques-unes : de l’huile de pépin d’orange comme herbicide qui peut être utilisé pour le blé ; de la poudre d’ail pour repousser les insectes des choux ; du papier coupé pour couvrir les mauvaises herbes et conserver l’humidité du sol ; introduire des coccinelles pour combattre les larves.

Ils effectuent des rotations tous les 2 ans pour le blé afin de laisser la terre au repos. Ils font brouter les vaches dans les champs fraichement récoltés. Les animaux y mangent le blé laissé après la récolte, des repousses de blé et les mauvaises herbes. Ils fertilisent le sol avec du fumier avant chaque semis. Le blé dur de printemps est semé en septembre et commence à germer après l’hiver, en mars, pour être récolté en juin/juillet. En pratiquant le pâturage et les cultures en rotation, ils maintiennent la fertilité du sol et n’ont pas besoin de désherber durant le cycle de culture du blé.

Une famille sympathique

Une des choses les plus importante concernant ce lieu est la famille. Spécialement durant mon séjour, j’ai pu rencontrer toute la famille réunis pendant une semaine chez Jeter et Nina. Ils pensent toujours à prendre soin de leur famille, et Nina a fait l’école a ses deux dernières filles. Ils ont dû faire face à des problèmes familiaux et ont à leur charge 4 de leur petits-enfants depuis un an, dont Xavier qui a seulement 2 ans. J’ai beaucoup partagé avec chacun d’entre eux. Je préparais parfois le diner et tout le monde a pu apprécier la sauce bolognaise ou les fondants au caramel ! J’étais heureux de faire partie de la famille et d’avoir échanger avec eux nos valeurs et expériences. Ce sont des gens vraiment bien et j’ai apprécié ce séjour !

Xavier!
Ride with Cateline and Alice
Jeter and Nina with the sunset
Last sunset
Family picture!

Dans le prochain épisode, vous découvrirez comment j’ai fait de nouvelles rencontres inattendues, le monde d’une ferme-communauté végétarienne, la meilleure chose que j’ai pu manger de toute ma vie, et comment les Pokémon ont conquis le Tennessee, voire le monde entier ! D’ici-là, prenez soin de vous et de la Terre qui nous offre de quoi nous nourrir chaque jour !

Du café et des bananes, mais pas de main d’oeuvre. Bienvenue dans la zone Cafetière de Colombie.

Alors oui, encore du café au programme. Mais cette fois en Colombie, et vous savez ce qu’on dit, il paraît que c’est le meilleur du monde.

Et puis, cela va me permettre de comparer avec le Pérou, et de prendre du recul sur la façon de produire et de commercialiser dans les deux cas.

Avec Les Agro’nautes, nous nous concentrons sur la durabilité de chaque exploitation, et nous essayons de comprendre dans chaque cas, ce qui fait qu’une ferme est durable, ou qu’elle l’est moins qu’une autre par exemple. Mais loin de nous l’idée de mettre en compétition les fermes, ou de les noter comme notre système scolaire sait si bien le faire. Non, l’idée est de comprendre comment fonctionne le système de production, et de tirer de nos observations de nouvelles idées pour améliorer nos systèmes de production. Alors bien sûr, cette étude ne peut se faire sans prendre en compte les différents contextes.

Le café. Cooperativa de Cafecultores de Anserma

La coopérative de producteurs de café qui m’a gentiment accueillie pendant deux semaines est la Coopérativa de Cafecultores de Anserma. Anserma est une commune qui se situe dans le département de Caldas. Ce département fait partie de l’« Eje Cafetero », c’est à dire de la région où la production de café au niveau national est la plus importante.

Mapa_del_Eje_Cafetero.svg

La coopérative possède deux certifications : « Fair Trade » et « Rain Forest ». Mais par contre la production n’est pas biologique comme au Pérou.

Au Pérou, Elmer le gérant de la coopérative Cecafe, nous expliquait que dans la région où nous étions il n’y avait jamais eu la culture du produit chimique. Avant même que la coopérative ne se soumette à la certification biologique, aucun ou très peu de produits chimiques étaient utilisés. En Colombie, c’est bien le contraire. Dans les années 70 il y a eu un boom de la demande de café colombien. On a alors tout arrêté pour faire du café et seulement du café (plus de potager, plus d’animaux, plus d’arbres natifs…). Les monocultures de café se sont développées, et qui dit monoculture dit engrais, pesticides, insecticides chimiques. Aujourd’hui en Colombie la culture du bio n’existe pas vraiment. Il est donc difficile pour un agriculteur de se convertir au bio, et je ne parle pas forcément de l’absence de programmes gouvernementaux sinon de l’absence de communication ou d’organisations nationales pour la production biologique de café. Ou du moins si ces organisations existent, elles ne sont pas arrivées dans toutes les campagnes. Alors, malgré une prise de conscience de la part des agriculteurs qui se rendent bien compte des dangers que représentent les produits chimiques, ils continuent à les utiliser car selon eux, le rendement est meilleur et il n’y a pas d’autres formes de lutter contre la Broca (petit insecte qui grignote les grains de café) par exemple.

Bon, dans la coopérative c’est pas non plus si horrible, le recours aux produits chimiques est régulé, et cela via leur engagement au sein du label Rain Forest. Il oblige notamment l’agriculteur à prendre différentes mesures pour ne pas contaminer les eaux et limiter le recours aux produits chimiques. Et puis il faut aussi noter qu’aujourd’hui la culture de café produit moins (attaques de Broca, maladie de la rouille…), et les caféiculteurs reviennent peu à peu au mode de production d’avant, c’est à dire à un mode de production plus diversifié.

La coopérative d’Anserma est plus importante que celle de Lonya Grande au Pérou. Elle regroupe 1000 caféiculteurs dans les 5 municipalités de la commune. La coopérative possède sa propre usine de séchage de café ou de traitement des grains secs. Par exemple, les agriculteurs peuvent récolter leur café, le dépulper et le faire sécher eux-mêmes ou, ils peuvent amener leur café une fois récolté à l’usine. La coopérative achète alors le café humide (à moindre coût bien sûr) et s’occupe de le dépulper et de le sécher. Elle propose également des services aux agriculteurs, via son aire technique dans laquelle travaillent 7personnes.

En ce qui concerne la production de café en soi, on trouve de nombreuses différences avec le Pérou.

Au Pérou, comme explicité dans notre article précédent, il y a une seule récolte par an, entre avril et septembre selon le climat et l’altitude. En Colombie, on distingue 2 récoltes dans l’année : la récolte principale et la traviesa, la petite récolte. La récolte principale a plutôt lieu en octobre-décembre et la traviesa entre mars et avril. Mais en réalité on a du café toute l’année, éparpillé dans les différentes parcelles, ce qui rend sa récolte plus difficile et plus longue qu’au Pérou. D’ailleurs, ici la main d’œuvre représente 50% des coûts de production.

Les variétés de café sont aussi différentes : on trouve principalement la variété Castillo (qui fleurit toute l’année), qui remplace peu à peu la variété Caturo qui est sensible à la rouille et la variété Colombiano dont le rendement est moins bon.

Le séchage du café est différent aussi. Au Pérou, le séchage traditionnel au sol est peu à peu remplacé par un séchage « sous serre ». En Colombie on trouve aussi parfois le séchage au sol, mais les systèmes innovants sont ceux sur le toit (plat) de la maison, protégé par un toit en tôle coulissant : on « ouvre » le toit quand il fait beau, on le « ferme » quand il commence à pleuvoir. Et pour rendre ce système encore plus efficient, le toit plat est recouvert d’une couche absorbant l’humidité (enveloppe des grains de riz) recouverte d’un tissu noir. Schéma ci-dessous.

Modes de séchage

Et les bananes. Système agroforestier.

Dans la région, 98% des producteurs de café produisent également des bananes. Cela a 3 gros avantages :

1. Les bananiers fertilisent le sol. La récolte de bananes a lieu toutes les semaines. Il faut savoir que quand on récolte les bananes, ce n’est pas seulement la rame de bananes qui est coupée, c’est tout l’arbre qui est abattu. Et c’est tout l’arbre qui va servir à fertiliser le sol : tout est laissé sur place : le tronc, les feuilles, les bananes trop mûres. Ils sont simplement coupés pour faciliter leur dégradation dans le sol.

2. Les bananiers ombragent les plants de café qui permet de produire du café de meilleure qualité. Si les plants de café sont exposés constamment au soleil certes ils vont produire plus de grains de café, mais les grains seront de plus petite taille. Par contre, si les plants de café sont ombragés, les grains mettront plus de temps à se développer, seront donc plus gros et de meilleure qualité.

3. D’un point de vue économique, c’est la culture de banane qui permet de faire marcher la ferme. Elle est beaucoup plus rentable que la culture de café.

Si la culture de café n’est plus rentable, je me suis demandée alors pourquoi les agriculteurs ne laissaient pas la production de café pour celle de bananes. Mais en fait un système en agroforesterie a aussi des effets bénéfiques sur l’élément arbre (dans notre cas, le bananier). L’espacement entre les bananiers dus aux plants de café permet aux bananiers de mieux se développer. Et on obtient des grappes de bananes qui atteignent les 60kg. Autre effet, l’enracinement des bananiers est plus profond du fait de la concurrence avec les plants de café, ce qui implique un meilleur approvisionnement en eau, et donc une limitation du stress hydrique en cas de sécheresse (ce qui a tendance à arriver de plus en plus souvent ici).

Schéma bananiers-café

Dans le système café-bananes on trouve aussi de nombreux plants de Yuka (=manioc) qui pousse très facilement et parfois aussi d’autres légumes du potager comme des haricots qui sont avec le riz, la yuka et les bananes des produits de base de l’alimentation en Colombie.

Où est passée la main d’oeuvre ?

Le constat est le même : depuis Medellín aux fermes de café de Caldas, il est de plus en plus dur de trouver de la main d’œuvre pour travailler dans les fermes.

La première ferme que j’ai visité au sein de la coopérative de cafeiculteurs est celle de Don Delio José. Il s’est installé il y a 8ans, il avait à ce moment la cinquantaine bien passée.

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Don Delio (en blanc) dans le jardin de son voisin (en bleu). Au premier plan à  gauche on peut voir des plants de manioc, au second plan derrière les hommes des bananiers. En haut à  droite un goyavier.

Don José s’occupe de la ferme avec deux travailleurs. Ils gèrent ensemble les 4ha de plants de café et de bananes. Les travailleurs réalisent les travaux les plus physiques comme la récolte des bananes par exemple (une grappe de banane pèse jusqu’à 60kg, et il faut la transporter depuis le champ jusqu’à la maison). Mais José, malgré son âge avancé, continue de gérer la ferme et de parcourir les 500m de dénivelés qui existent entre le bas et le haut de la ferme et cela plusieurs fois par jour, et continue de planter, couper ou arranger les plants de café ou de bananes.

La deuxième ferme que j’ai visité est celle de José (oui encore). Il habite de l’autre côté du village, dans une vallée différente. Il vit avec sa femme, et son fils le plus jeune. Comme Don Delio José, il possède 4ha de café principalement et de bananes. José est aussi aidé par deux travailleurs. Autant dans le cas de Don Delio, les travailleurs étaient relativement jeunes (20 et 40ans), dans le cas de José les travailleurs sont plutôt vieux (plus de 65ans). La seule main d’œuvre encore disponible se fait vieille. Les jeunes préfèrent aller à la ville, ou travailler dans la construction (secteur actif en Colombie avec la construction de nombreuses routes modernes). C’est un réel problème pour les agriculteurs qui sont obligés d’adapter leur système de production. Par exemple, dans les 5ans à venir, José prévoir de cultiver plus de bananes et moins de café. Pourquoi ? Parce que la production de bananes demande beaucoup moins de travail et est plus rentable.

Certains ont déjà abandonné la production de café, pour se convertir dans d’autres productions : ananas, avocat…

Au final, en deux semaines j’aurai découvert un monde du café bien différent de celui du Pérou. Les problématiques ne sont pas les mêmes. La Colombie est un pays qui a un grand potentiel agricole, mais qui subit encore les conséquences de mauvaises décisions politiques des années passées. Il reste aujourd’hui à voir dans quelle direction ce pays décide de s’orienter. Et ce choix se traduira notamment par le choix d’occupation des nouvelles terres disponibles libérées des FARC (Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes) suite à l’accord de paix signé ces dernières semaines. Il existe de fortes chances que ces terres soient vendues par l’État à de riches multinationales qui continueront à produire de façon conventionnelle sans se soucier des conséquences sur l’environnement et les populations. Mais les initiatives durables en Colombie se font de plus en plus nombreuses, et nous ne pouvons qu’espérer que ces initiatives se regroupent pour avoir plus de poids dans les décisions futures du gouvernement.

Australie : « Interview émouvante de Rowan Reid, le grand de l’Agroforesterie »

Rowan enseigne à l’Université de Melbourne depuis 1991. Il possède une petite ferme de démonstration : Bambra farm. Il l’utilise lors de ses cours avec l’Université et dans le cadre de son programme Master Trees Growers.
Il est passionné par les arbres et l’agroforesterie. Il est très impliqué par la promotion de ce système agricole en Australie et à l’internationale. Il a écrit plusieurs livres sur l’agroforesterie et le management des arbres et publie des articles dans le magasine Australian Agroforestry.

Il tient un site internet sur lequel il poste des informations et des conseils sur l’agroforesterie : http://www.agroforestry.net.au/
Sa vision de l’agroforesterie est intéressante. Pour lui, ce n’est pas un modèle unique que l’on doit essayer de promouvoir mais plutôt une l’intégration d’arbres essayant de répondre aux problèmes de l’agriculteur. Ainsi chaque exploitation a son propre « modèle ». Mais pour chaque exploitation l’intégration de l’arbre répond aux problèmes environnementaux tout en apportant un avantage économique.

Premier arrêt au Village Vocational Training center (VVTC) dans la région nord de Thailande, l’Isan

Les Asiatiques sont de retour ! Cela fait 2 mois que nous sommes sur la route à la découverte de l’agriculture durable en Asie et ce n’est que maintenant que vous avez des nouvelles de nous. Un retard inexcusable nous en sommes conscientes mais nous allons nous rattraper ! Figurez-vous que nos deux ordinateurs portables n’étaient « physiologiquement » pas adaptés à la température ambiante de 42°C qui régnait au premier endroit où nous avons lâché l’ancre (étonnant !). Nous avons donc fini sans ordinateur jusqu’à ce début de mois de juillet.

Aller c’est parti on rattrape le temps perdu et on se lance !

C’est dans la province de l’Isan en Thailande qu’a débuté notre périple. Durant trois semaines, nous aurons résidé dans la ville de Nong Khai, une ville frontière entre la Thaïlande et le Laos. Deux pays reliés par le pont de l’amitié dont les cultures et comportements sont différents et proches à la fois (same same but different comme on dit ici). Nong Khai est de ce fait d’avantage considérée comme une ville de passage express par les touristes et d’échanges commerciaux pour les locaux.

Sur les rives du Mékong
Sur les rives du Mékong

C’est au VVTC (Village Vocational Training Center) un centre de formation pour agriculteurs que notre étude débute. Resituons un peu le contexte. Le VVTC est financé par les Good Shepherd Sisters de Nong Khai, une ONG catholique dédiée à l’aide au développement des populations en difficultés dans le monde entier. A Nong Khai, ce groupe apporte une aide considérable aux populations des villages alentours et ce sur plusieurs fronts. On retiendra dans les grandes lignes l’aide au développement agricole, l’aide médicale aux victimes du VIH/AIDS et la sensibilisation des villageois à ces maladies, le maintien des traditions (poteries, tissus) et le soutien à la scolarisation des enfants.

Pourquoi un appui à l’agriculture ? L’Isan est une région très sèche. Cette contrainte climatique oblige les agriculteurs à vivre d’une unique récolte de riz par an au lieu de deux en moyenne. Ce phénomène est généralement responsable du départ des pères de famille sur Bangkok ou d’autres grandes métropoles pour compenser le manque de revenus et de nourriture. Une situation très difficile pour les familles qui font face à une instabilité économique évidente. Avec l’appui des Good Shepherd Sisters, le VVTC permet à ces agriculteurs d’augmenter leurs revenus en diversifiant  leur production. Pour cela, le centre organise chaque année des séminaires et des formations. Au cours de celles-ci, les activités agricoles du centre et leur gestion sont exposées aux agriculteurs qui peuvent s’y former. A la sortie de cette formation, de nombreux agriculteurs décident de lancer une nouvelle activité.

Deux lieux sont sujets à ces formations. Le premier est le VVTC où nous résidions. Il s’agit d’un espace de  10 ha environ. On y trouve une partie des bureaux de l’ONG, des salles de conférences, des dortoirs et quatre des activités agricoles : la culture de champignon et la production des sacs de substrats, la pépinière, les plantations de fruitiers et la production de biofertilizants. C’est dans ce centre que nous avons dormi trois semaines et participé au diverses activités. Curieux ? Aller, voici un petit aperçu. Pour commencer, nous avons travaillé à la fabrication et l’inoculation des sacs de substrat permettant la culture de champignons : des pleurotes gris et des Lentinus tigrinus. A cette période de l’année, les pleurotes ne supportant pas la chaleur extrême, ce sont les Lentinus tigrinus que nous avons pu récolter et déguster. Nous avons également réalisé des boutures de divers arbres aux feuilles comestibles (qui puent …), séparé des plants de piments, participé à la récolte des  mangues et goyaves, protégé les fruits des insectes et produit des biofertilisants liquides et solides. Un beau programme !

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Le deuxième terrain situé à une vingtaine de kilomètres de là est le centre de Hua Sai où sont gérées l’activité d’élevage de bovins et la production de fourrages. C’est Mr.Weerasak qui est responsable de ce centre depuis bientôt 30 ans. Ce sont 35 têtes de bétail qui y sont élevées, destinées en particulier à être prêtée aux agriculteurs souhaitant lancer leur élevage dans le cadre du projet de Cow Bank (dont nous parlerons dans un prochain article spécifique) (prêt de vaches aux fermiers pour pouvoir débuter un élevage, avec soutien technique et financier, ce qui permet de diversifier les activités agricoles de la région). Nous avons eu la chance d’y voir la vaccination des vaches contre les maladies des pieds et de la bouche, ainsi que la fabrication de paille fermentée à l’urée. Ce procédé permet d’augmenter la valeur nutritive de la paille pour compléter la ration des vaches lorsque l’herbe fraîche se fait rare et que la paille seule est nutritionnellement insuffisante.

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Ce fut un séjour extrêmement enrichissant à tous points de vue. Non seulement nous aurons étudié le système du VVTC mais nous aurons également  rencontrés plusieurs agriculteurs de la région qui s’en sont sortis grâce aux initiatives de ce centre !

Et là vous vous dites, les pauvres petites, elles n’ont fait que travailler ! Mais ne vous en faites pas, nous avions nos week-ends et en profitions pour découvrir la région ! Nous avons profité des marchés de nuit où les délicieux plats locaux se vendaient à profusion, visité un village de tisseuses, et une ville ancienne aux maisons traditionnelles en bois au bord d’une rivière. Tout ceci en profitant de bonnes balades à pied ou en vélo pour découvrir de superbes points de vues et ne parlons pas de la dizaine de temples que nous avons visité !Nous tenons à remercier tous les membres du VVTC et des Good Shepherd Sisters, à les féliciter et à les encourager pour la suite ! Merci à sœur Pranee, Antonia, Weerasak, Thida notre maman attitrée, Niyom, Suzanne, les agriculteurs rencontrés et à toute l’équipe de Hands of Hope pour leur aide, leur patience, leurs sourires, et leur générosité !

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Nous tenons à remercier tous les membres du VVTC et des Good Shepherd Sisters, à les féliciter et à les encourager pour la suite ! Merci à sœur Pranee, Antonia, Weerasak, Thida notre maman attitrée, Niyom, Suzanne, les agriculteurs rencontrés et à toute l’équipe de Hands of Hope pour leur aide, leur patience, leurs sourires, et leur générosité !

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Prochaine étape, la province de Chiang Mai dans la communauté de Mae Thaé !

Australie : « une exploitation, un mode de vie, autour de la durabilité »

Nous avons rencontré Andrew et Jill dans leur exploitation Yan Tan Gurt Creek, près de Geelong, Victoria, en Australie.
Andrew et Jill sont très engagés dans l’agroforesterie. Ils sont membres du réseau agroforestier de l’Otway et du Master « Tree Growers », deux associations pour le développement de l’agroforesterie.

Andrew et Jill ont une vision très intéressante et très complète de l’agroforesterie.
Ils agencent leur plantation afin de profiter de l’ensemble des bénéfices des arbres.

Andrew, Jill et leurs trois filles sont engagés pour la promotion d’une agriculture durable. Ils réalisent de nombreux tours pour le tourisme au sein de leur exploitation et aimeraient augmenter cet aspect.

Ce qui nous a plu est leur magnifique exploitation et le fait que la question de la durabilité et de l’environnement est un réel schéma de vie pour eux.

Quelques mots sur la Thaïlande

Après avoir posé le pied en Thaïlande, nous voulions vous décrire certains points essentiels sur ce pays. Allez c’est parti pour un petit cours !

La Thaïlande est un pays dont la superficie et le nombre d’habitant sont similaires à ceux de la France. L’agriculture en Thaïlande représente 11% du PIB avec comme activité principale la production de riz contre  53% pour le tourisme et 37% pour l’automobile et tous les jolis appareils électroniques que l’on peut retrouver dans nos magasins français. La Thaïlande est un pays émergent reconnu pour son économie ouverte et pour sa population accueillante et chaleureuse.

Il faut savoir que suivant la région, 2 ou 3 saisons sont présentes en Thaïlande :

  • la saison dite des pluies de Juin à Septembre : le temps reste ensoleillé mais avec de gros orages assez imprévisibles accompagnés d’une intense pluie de 1h à 3h par jour. Et en effet, nous avons plusieurs fois été arrosées durant nos désherbages (fréquents) de parcelles.
  • la saison sèche, torride de Mars à Mai.
  • la saison hivernale d’Octobre à Février. Il fait plus froid (enfin tout est relatif). Les 25 degrés atmosphériques restent d’actualité.

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Début d’inondation des rizières, en juin, région de Chiang Mai

Autre point essentiel, les 4 zones de production agricole :

  • le Centre, autour de Bangkok, avec ses monocultures intensives de riz.
  • l’Est où la riziculture traditionnelle domine mais avec moins de possibilité d’irrigation.
  • le Sud avec principalement de l’hévéa-culture et de la pisciculture, notamment de crevettes.
  • le Nord, zone montagneuse, avec une importante production de thé, de café, de fleurs et de légumes.

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En Thaïlande on mange traditionnellement assis sur une natte en palle de riz, parfois avec les mains. En haut à gauche, des herbes aromatiques, à droite des légumes sautés avec des œufs, en bas à gauche, du riz collant, spécialité des régions montagneuses et de l’Est, base de l’alimentation, à droite légumes locaux et sauces soja, au centre une pâte à base de poisson. C’est boooon !

Si on regarde maintenant du coté de la politique, la Thaïlande est une monarchie constitutionnelle. Le roi actuel Rama IX, adoré voire vénéré (il y a des photos de lui partout !), a peu de pouvoir mais élit le premier ministre qui gouverne le pays.

Le Roi soutient une économie de suffisance agricole basée sur une diversification des cultures. Plus de 3000 projets de développement agricole ont été lancés sous son initiative face aux problématiques agricoles du pays (déforestation, disparition de mangroves, pollution organique, érosion des sols, perte de la biodiversité …). Il a notamment proposé un modèle de ferme, apparenté à une exploitation en permaculture, qui pourrait se développer à l’avenir sur son territoire. Il se baserait sur un système de production avec 30% d’étangs, 30% de production de riz, 30% de verger|potager et 10% de bâtiments d’élevage.

Malgré une économie ouverte et émergente, la Thaïlande connait une forte instabilité politique qui risque de mettre à mal les avancées du pays :

  • De nombreux coups d’Etat avec une division du pays en deux : les chemises rouges représentées par les classes moins aisées, partisanes de la démocratie et les chemises jaunes qui soutiennent la monarchie et l’armée.
  • Une nette opposition entre un Sud riche et un Nord pauvre qui correspondrait au clivage politique énoncé précédemment.
  • La présence de rebellions d’extrémistes islamistes dans le Sud contre les autorités. En réponse à des attentats séparatistes, de violentes et arbitraires répressions ont eu lieues. Plus 6000 personnes sont mortes de ces affrontements.
  • La crise migratoire du Bangladesh et de la Birmanie vers la Thaïlande.
  • Le trafic d’être humains.

Ces réjouissances énoncées, on peut maintenant s’intéresser à un trésor de la Thaïlande : sa culture, fortement imprégnée par la religion bouddhiste. Plus de 95% de la population la pratique (5% de la population est musulmane et moins de 1% de la population est chrétienne). Une grande partie des arts (peinture, sculpture architecture, danse et musiques)  est influencée par le bouddhisme et ses dérivés. Les Thaïs font de nombreuses offrandes, par exemple de la nourriture et des colliers de fleurs, dans des temples ou encore chez eux dans de petits édifices appelés « Maison des Esprits ».

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Le Temple Wat Phra Singh, Chiang Mai, chedi, reliquaire typique de l’architecture des temples.

En résumé, la Thaïlande connait des instabilités politiques mais conserve une économie dynamique grâce notamment au secteur agricole. La culture thaïlandaise est très ancienne et fortement influencée par le bouddhisme.