L’agriculture biologique à Medellin, Colombie

Du Pérou nous avons traversé l’Équateur et la Colombie pour arriver à Cartagena, ville sur la côte Caribéenne. Il faut dire qu’après deux mois passés en moyenne à plus de 2000m d’altitude, on avait envie de chaleur, de soleil et de plage. Donc une semaine de vacances avant de se séparer avec Félix pour continuer le projet, lui au Brésil et moi ici même en Colombie.

Grâce à Wolfgang Kitzing (qui travaille pour CafeMa, principal client de la coopérative Cecafé dans laquelle nous avons passé deux semaines lors de notre dernier volontariat), j’ai à nouveau trouvé un volontariat dans une coopérative de café : la Cooperativa de Caficultores de Ancerma. Elle se trouve dans le département de Caldas, qui fait partie de l’Eje Cafetelero du pays. Mais avant de commencer, je décide de passer quelques jours à Medellin, ville principale du département d’Antioquia.

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Premières découvertes sur le contexte agricole

Mon premier contact avec l’agriculture ici est assez décevant. En fait, je ne reste pas à Medellín mais à San Felix, un petit village à 1h de route. L’activité principale est l’élevage : des vaches, des vaches et des vaches. Tout le monde produit du lait ici, et tout le monde le vend à la grande entreprise de transformation de la région : Colanta. La production est conventionnelle, et de ce que je comprends les programmes pour l’agriculture ici en Colombie ne sont pas vraiment en faveur du bio mais plutôt à la botte de grandes multinationales bien connues. La Colombie serait le pays où l’on trouve le plus de variétés transgéniques : ici on trouve du maïs, du soja ou du coton transgénique, mais aussi des patates, des tomates, des haricots, certains fruits… Et franchement quel gâchis : la Colombie est un pays où tout peut pousser tout le temps. Le pays possède presque tout les climats, et c’est le deuxième pays avec le plus de diversité au monde, au monde!!

Je découvre aussi qu’ici, les terres ne sont pas distribués équitablement, en fait elles ne sont pas vraiment distribués du tout. Des grands propriétaires possèdent des terres, et emploient des travailleurs pour s’occuper de leurs fermes. Les propriétaires s’en mettent plein les poches, et les travailleurs… euh pas vraiment. Santiago par exemple, travaille dans la même ferme depuis 13ans environ (il doit avoir 30ans tout au plus), il travaille 7 jours/7 et a deux jours de vacances par mois. Et bien sûr, il travaille tous les mois de l’année parce qu’ici en Colombie, les saisons ne sont pas marquées comme en Europe, et les vaches produisent du lait toute l’année. [Bon là je vous parle de la filière lait dans le département d’Antioquia, et je ne voudrais pas généraliser au pays entier ou aux différentes filières pour absence totale d’infos à ce niveau-là.]

Et puis bon, même si mon constat est plutôt négatif, il m’est difficile de critiquer la situation. Le pays depuis 20ans environ connaît une crise importante agricole, malgré son potentiel il a cessé d’être auto-suffisant et a commencé à importer en masse. Mais pourquoi un pays avec un tel potentiel importe-t-il autant? Bien sûr il y a de nombreux facteurs qui résultent de choix politiques ou du contexte difficile, mais il y a aussi un facteur important à prendre en compte : les agriculteurs d’Europe et des Etats-Unis bénéficient d’importantes subventions, ce qui n’est pas le cas des agriculteurs en Colombie. Alors comment l’agriculteur de Colombie peut-il être compétitif sur le marché et vendre ses produits à côté de ceux des Etats-Unis par exemple moins chers? Le pays a donc délaissé certaines cultures, comme le blé par exemple, moins cher à importer qu’à produire.

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 Orgaenik et la Fondation Salva Terra, deux initiatives à  Medelli­n qui donnent espoir

C’est par hasard que j’ai découvert Orgaenik et la fondation Salva Terra. J’ai entendu parler d’agriculture biologique et de programmes pour permettre une sécurité alimentaire aux populations pauvres, ici à Medellín, alors forcément j’ai voulu aller voir.

Orgaenik est un projet d’agriculture biologique. L’entreprise produit des aliments bio (certifié au niveau national) qui sont vendus ensuite à des restaurants (une cinquantaine) et à des particuliers. La Fondation Salva Terra développe des projets sociaux et environnementaux, à travers des potagers urbains dans différents quartiers de la ville. Au total ce sont plus de 60 potagers qui sont cultivés, et plus de 700 personnes dans la ville qui bénéficient des programmes de la fondation.

La ferme Orgaenik

La ferme est magnifique et son fonctionnement est à la fois super simple et super performant. En voyant ça vraiment je me suis demandé pourquoi tout le monde ne suivait pas ce modèle.

Alors pour vous expliquer un peu plus, elle est divisée en plusieurs parties, toutes aussi importantes les unes que les autres. En fait c’est cette articulation qui la rend performante.

  • On trouve d’abord la zone de production d’intrants : fertilisants (Bokashi, préparations liquides), stimulants ou répulsifs biologiques. En fait l’agriculture biologique se base sur un principe général de la nature : « les agresseurs (champignons, insectes, virus…) ne s’attaquent qu’aux plantes faibles, une plante en bonne santé a les moyens de se défendre contre les agressions. » Donc si les plantes trouvent dans le sol tous les éléments qui lui permettent d’être en bonne santé, alors elle ne sera pas victime d’agressions. En maintenant un sol riche en minéraux (éléments essentiels à la plante) et en microorganismes (éléments qui rendent l’absorption des éléments minéraux par les plantes possible) – et pas seulement en NPK (azote, phosphore, potassium) qui semble être la formule magique de l’industrie agricole – la plante sera moins victime d’agressions et aura les moyens de se défendre et d’y résister.
  • La zone de germination. Ici, chaque semaine sont mises à germer les différentes graines. Ce sont plus de 70 variétés différentes qui sont produites au total : des salades, des choux, des brocolis, des herbes aromatiques, des fraises, des tomates… C’est cette zone qui organise et détermine la production.
  • La zone de cultures, d’une superficie de 6800m². La surface est séparée en 4 différents lots. Chaque lot est géré par un agriculteur. Avant de transplanter le plantule, les lits sont préparées : un peu de Bokashi, un peu de « gallinasa » (excrément de poules fermenté), une aspersion de micro-organismes pour éviter le développement de certains champignons, hop on recouvre de terre et on arrose. C’est d’ailleurs le seul moment où on irrigue.
  • Une zone de production de champignons.
  • La zone de post-récolte où sont collectés les légumes, « maquillés » (c’est à dire lavés, où par exemple les feuilles moches sont enlevées…) et répartis selon les différentes commandes.

Environ 15 personnes travaillent à Orgaenik. Ils travaillent 48 heures/semaine, comme le réglemente la loi en Colombie, sont payés de 10 à 15% plus que le salaire minimum du pays. L’équipe est vraiment sympa, l’ambiance de travail a l’air bonne, comme les conditions de travail (libre de produits chimiques, ombre, sécurité au travail…)

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La fondation Salva Terra

La Fondation n’a pas la même finalité qu’Orgaenik même si les deux partagent du matériel, des locaux ou encore organisent ensemble des formations. La fondation a été créée par deux frères, David et Daniel. Les deux sont ingénieurs agro, les deux ont étudié à la E.A.R.T.H au Costa Rica. Leur volonté ? « Associer le cœur aux études », c’est à dire mettre au service de leur pays et de leurs concitoyens ce qu’ils ont apprit durant leurs études d’ingénieur agronome. Depuis 2013 la Fondation œuvre donc sur différentes problématiques de développement rural et de sécurité alimentaire dans le pays (et surtout dans le département d’Antioquia). La fondation essaie d’apporter aux différents territoires dans lesquels elle intervient un accompagnement complet, c’est à dire un appui technique aux communautés rurales qui se base sur l’agriculture biologique minéralisée, mais aussi un accompagnement sur les thématiques de l’environnement, de la nutrition, du social ou encore de l’économique et de la commercialisation. Cette approche intégrale a pour conséquences : 1. de faire que le producteur se sente valorisé, 2. d’inciter les voisins à adapter les mêmes pratiques agricoles et de créer ainsi un réseau, 3. de ne pas délaisser la « culture de la production », c’est à dire de valoriser la transformation de l’aliment entre le champ et l’assiette. C’est un élément important puisqu’il permet de tisser un lien social (par exemple au sein de la famille par l’amélioration de la qualité de vie via l’alimentation, avec les voisins en partageant un ou plusieurs produits qui sont en surplus…).

Il faut savoir que la ville de Medellín, capitale du département d’Antioquia, est tristement célèbre pour la violence qu’elle a connu (Pablo Escobar ça vous dit quelque chose? Le Cartel de Medellin?). Aujourd’hui la ville est devenue une des plus sûre du continent, et c’est une ville magnifiquement bien aménagée, mais la violence est encore présente dans certains quartiers pauvres de la ville. C’est dans ces quartiers qu’intervient principalement la Fondation. Au total elle touche plus de 1000 personnes (environ 700 agriculteurs sur la ville de Medellín, et le reste dans la zone rurale proche).

Je suis allée visiter un des potagers urbains développé par la Fondation. C’est un potager urbain situé dans le parc Arvi de Medellín. Comme je disais, la ville est aujourd’hui très bien aménagée, et il est possible de sortir de la ville en 15minutes grâce au système de transport en commun (métro, téléphérique…) pour arriver dans un gigantesque parc de pins, eucalyptus et arbres natifs. Le potager est entretenu par deux personnes d’une même famille (le tonton et le neveu) qui ont du être déplacés à cause de la violence. Aujourd’hui, ils vivent sur le lieu de production. Comme tous les autres potagers urbains de la Fondation (plus de 60 au total), ils gardent environ 20% de la production pour leur consommation, et vendent les 80% qui restent. Ils peuvent ainsi dégager un revenu correct pour la famille. Le jour de ma visite, un groupe d’entreprise venait aussi découvrir le potager et la Fondation. Les employés de l’entreprise étaient accompagnés de leurs famille, et pendant deux heures l’équipe de travail de la Fondation a organisé des activités de sensibilisation aux problèmes actuels en lien avec l’agriculture.

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De ces deux premières semaines en Colombie, je découvre un pays très riche : riche en biodiversité, riche en sols fertiles et aussi riches par la gentillesse de ses habitants. Mais c’est un pays qui à partir des années 1970 a prit un tournant vers l’agriculture conventionnelle : produits chimiques + transgéniques + grosses entreprises… en négligeant alors les paysans et l’environnement (déforestations, monocultures, contamination de l’eau et des sols…). Aujourd’hui le pays est donc bien engagé dans l’agriculture conventionnelle. L’agriculture durable (biologique, agroécologique…) par contre n’est pas vraiment reconnue ou valorisée dans le pays : au contraire de l’Europe ou des États-Unis, les gens ne sont pas disposés à payer plus pour un produit sain de bonne qualité. Mais des initiatives durables  se développent. Et ces initiatives réussissent à concourir avec le conventionnel  sur le marché par des prix égaux. Car contrairement à ce que bon nombre de personnes peut penser, la production en agriculture biologique – comme le fait par exemple Orgaenik – permet de limiter les coûts de production. La majorité des intrants sont produits sur la ferme ou sont récupérés à bas prix voire gratuitement. L’agriculture durable a donc toute raison d’être dans ce pays, mais il manque une réelle volonté politique pour promouvoir cette agriculture et permettre une transition écologique.

Bienvenue aux Etats-Unis – Californie – Arizona

Tout d’abord, je tiens à remercier tout celles et ceux qui soutiennent Les Agro’nautes, notre projet et nos convictions. Et merci à ceux qui suivent mes aventures et prennent de mes nouvelles, je vis des moments magiques, rencontre d’incroyables personnes mais je pense aussi bien à vous en France et ailleurs, et j’ai également hâte de rentrer en France vous retrouver.

Nous avons récolter 80% de la collecte sur notre plateforme de financement participatif, mais ce n’est pas fini et je compte sur votre soutien, voici le lien : https://www.miimosa.com/illustration-des-systemes-agricoles-durables-dans-le-monde 


Merci et bonne lecture.

 

 

Bienvenue aux États-Unis!

Je suis arrivé aux Etats-Unis le 7 mai dernier, à Los Angeles en Californie. J’en connaissais déjà beaucoup sur les E.-U., grâce aux films et aux séries américaines, ou quelques clichés. Mais par ce voyage, je souhaitais vraiment rencontrer le pays profond, vu depuis les campagnes et non les villes. Et plus précisément en visitant des fermes grâce au réseau WWOOF (World Wide Opportunities on Organic Farm). Let’s start the American Dream ?

Première impression : des rues immenses (appelés Avenue ou Boulevard) bordés de palmiers, de grosses voitures, et des gens gros ! Bon là j’exagère peut-être. Et bien sûr, tout à vitesse rapide : fast-food, coffee to go, drive, gens pressés, etc. Car aux États-Unis, tout doit être rapide et facile, peut-être parce que les « étasuniens sont faignants » (cité par une habitante elle-même). Revenons à mon voyage, pourquoi suis-je ici ? Quelque chose en rapport avec l’agriculture durable ! Mais tout d’abord, faisons connaissance avec le pays grâce à quelques chiffres.

DSC00759Les Etats-Unis d’Amérique a une superficie de 9,8 millions de km2, 320 millions d’habitants et un PIB par habitant de $54 400. On compte environ 2,2 millions d’exploitations agricoles couvrant 3,7 millions de km, soit une taille moyenne des fermes de 176 ha. Les rendements sont élevés : 10 t/ha pour le maïs, 2.9 t/ha pour le soja, 2.9 t/ha pour le blé. 30,2 millions de bovins sont abbatus chaque annee, et le pays compte 14 350 restaurants McDonald’s sur un total de 35 500 dans le monde.(Sources : FAO, Wikipedia, USDA, statista.com)

Ils ont également des lois illogiques, comme laisser conduire un gosse de 16 ans mais l’autoriser à boire une bière à 21 !

Bref, ce que j’attends par ce voyage est de comprendre ces chiffres et rencontrer des agricultures alternatives, des agriculteurs qui ne sont pas toujours en accord avec le système, et qui essayent de rendre le monde, l’alimentation et les esprits plus durables, avec humanité. Et cela est un grand défi à relever.

Maintenant que vous savez à-peu-près pourquoi je suis ici, regardons de plus près mon itinéraire au sein de ce vaste pays. Je traverse les Etats-Unis d’Ouest en Est, depuis Los Angeles en Californie jusqu’à Atlanta en Géorgie. Je vais parcourir au total 5420 km en visitant 9 états : la Californie, l’Arizona, le Nouveau-Mexique, le Colorado, le Kansas, l’Oklahoma, l’Arkansas, le Tennessee et la Géorgie, avant mon retour en France le 2 août. Vous pouvez retrouver mon itineraire ICI.

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Je vous laisse lire le résumé de mes aventures.

Californie

Depuis le Hollywood Boulevard jusqu’au désert californien

Après m’être perdu dans Santa Monica, je suis enfin arrivé à Hollywood où je suis resté pour trois nuits chez Ken grâce au Couchsurfing. Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai choisi Los Angeles, et me retrouver au cœur d’Hollywood ne m’a pas réjoui plus que ça, car je ne m’intéresse pas particulièrement au cinéma. Heureusement, Ken m’a bien aidé à trouver ce que je recherchais (un nouvel ordinateur portable, des vinyles pour envoyer à mon frère, etc.), et m’a emmené déjeuner et boire un verre en ville. Et je le remercie sincèrement pour tout cela. Bien sûr, j’ai pu me promener sur le célèbre Hollywood Boulevard, au trottoir parsemés d’étoiles avec le nom de célébrités (Walk of Fame).

Hollywood sign
Walk of fame
Vynils

Mon premier défi fut de rejoindre mon premier arrêt en autostop. Cala fonctionna jusqu’à Bakersfield où j’ai attendu en vain que quelqu’un me conduise en direction de Lake Isabella. Les californiens conduisant de grosses voitures aux fenêtres teintées prenaient juste le temps de me défigurer et passaient leur chemin, sans aucune pitié pour ce pauvre garçon brulant sous le soleil ! Parfois, certains passaient à dix centimètres de moi, conduisant à toute vitesse, ou même me lançaient des gestes obscènes. Qui est cet abruti qui n’a pas de voiture ?! Car j’ai oublié de préciser avant que les Etats-Unis est le pays avec le nombre de véhicules par famille le plus élevé au monde ! Après trois heures d’attente, je décidai de prendre le bus, et j’eus de la chance d’avoir le dernier en direction de Lake Isabella. Sur la route, je pus admirer – ou pas – les immenses gisement de pétrole, les infinis hectares de vergers et vignes produisant oranges, olives, amandes, raisins, et sans aucune mauvaise herbe entre les rangs. Heureusement, le paysage de la Sierra Nevada en fond rattrapait le tout.

Même si j’étais toujours en colère contre les californiens qui ne s’étaient pas arrêtés à ma vue, c’est avec le sourire que j’arrivai à Onyx Family Farm en fin d’après-midi. Je rencontrai les autres volontaires : Sabrina, Dylan, Red, Matt, Jim et Anouk (la seule européenne). Ils m’accueillirent chaleureusement et m’aidèrent à monter une tente pour moi. Je rencontrai également Ari (difficile prononciation) et Luna, le chien et la chienne, Doctor B le chat, Papaya la poule domestique et Elvis, la sacré vieille tortue ! J’ai réalisé que j’avais atterri dans une zone à très faible densité de population, le désert ! Il faisait chaud la journée, et frais la nuit, et pas le moindre indice d’une récente pluie. Le maître des lieux, Jake, travaillait chaque après-midi animant les heures d’après-classe pour les enfants. Il avait démarré son projet cinq ans auparavant et investissait une partie de son salaire dans la ferme.

Pendant trois semaines, j’ai œuvré aux différentes tâches de l’exploitation soient : cultiver des fruits et légumes, élever de nombreux poussins, recueillir les œufs, et faire les marchés le week-end.

Orange trees Monoculture
Landscape
Sunset on the farm
Elvis
Basil
Ridgecrest farmer's market

Sur la voie de la durabilité


Pas facile d’être 100% bio et d’être durable à tous les niveaux. Jake fait son possible pour proposer des produits frais et de qualité aux clients. Après avoir effectué quelques jobs, il trouva un bout de terrain près de chez ses parents et y démarra sa ferme, cultivant fruits, légumes, céréales et élevant des poules. La cour de chez ses parents se transforma en magasin ouvert tous les jours en période estivale. Il y a quelque temps, il initia deux marchés de producteurs, encore petit pour le moment, et où Jake est le seul à vendre fruits, légumes et œufs.

Dans l’impossibilité de proposer une quantité et une diversité suffisante de produits de la ferme sur les marchés, Jake achète et revend de nombreux fruits et légumes, bios si possible, et non dispoèible à la ferme. Lors de ma présence à Onyx Family Farm, les produits que nous revendions représentaient 80% du total.

Même s’il n’applique pas les règles de la certification biologique, il n’utilise aucun pesticide. Pour économiser au plus, il achète les aliments pour les poules bon marché et utilise des engrais artificiels pour fertiliser le sol, qui perdent leurs nutriments rapidement dans cette zone. Ces pratiques sont justifiés par la recherche d’un équilibre entre les contraintes économiques et les besoins des cultures et animaux, tout en préservant au mieux les ressources naturelles.

Peas

Cette première étape m’a permis d’illustrer un bon exemple d’alternative aux supermarchés et à l’agriculture industrielle. Jake a réussi à relever le défi de proposer des produits frais et sains sur les marchés de la Kern River Valley. Les consommateurs, de ce que j’ai pu voir, sont contents de trouver de bons produits près de leur domicile sans avoir à se rendre à Walmart.

Cependant, les produits bios qu’il achète proviennent d’une ferme-entreprise produisant à grande échelle (Cal-Organic) et non de petits exploitants. Les grandes entreprises et l’agriculture à grande échelle semble dominer dans le pays, et même quand on parle de bio ! Mais sachez que ça n’est pas simple d’obtenir la certification biologique, et cela coûte cher, et devient donc plus facile pour les fermes produisant en quantités importantes. Sinon, les consommateurs doivent faire confiance aux agriculteurs vendant sur les marchés, et c’est le cas pour Jake qui dit ne pas avoir besoin de la certification.

Un sujet intéressant qui sera surement abordé dans une future vidéo ou futur article.

De bons moments et de belles rencontres

Pendant mon séjour, j’ai fait des tas de rencontres. Premièrement, deux wwoofers arrivés à la ferme en septembre dernier, Sabrina et Dylan. Ils souhaitent s’installer en Californie et découvrir l’agriculture, et aident alors Jake quotidiennement. En juin, ils déménagent dans une petite maison écologique et vont continuer à travailler pour Jake, ainsi que pour le propriétaire de leur nouveau lieu de vie, et sûrement peu à peu démarrer leur propre ferme. Je leur souhaite de réussir dans leur projet !

Une agréable rencontre fut celle avec Debbie, une agricultrice habitant près de la ferme, et ses adorables chèvres ! Elle prépare du fromage de chèvre et réalise du savon au lait de chèvre. Nous avons donc été invités à préparer ces produits avec elle, et ce fut très sympa d’échanger avec Debbie. J’étais alors impatient de découvrir ma prochaine ferme avec des chèvres. Je te souhaite plein du bonheur à toi et tes chèvres Debbie !

Debbie's goats
Bunny goat
Goat cheese
Goat milk soap

Également, Red, Jim et Matt, trois jeunes recherchant quelque chose à faire de leur vie ! Nous avons beaucoup échangé sur bien des sujets et nous nous sommes rendus aux « hotsprings » (sources chaudes) bordant la Kern River, pour s’y
relaxer. Lors de ma première semaine, nous avons apprécié la présence d’Anouk, d’Amsterdam. Sa magnifique voix et son talent de cuisinière nous a ravi et elle nous a manqué après son départ. J’espère la revoir un jour en Europe, ainsi que tous les autres !

Enfin, je souhaite le meilleur à Jake et Erick, et de la réussite pour Onyx Family Farm ! Je suis certain qu’ils sauront relever les défis suivants : faire que la ferme continue à fonctionner, la rendre la plus durable possible et rendre les consommateurs heureux avec vos produits !

Matt, Anouk, Jim and I
Jake and the school children
Thank you with veggies!
Kernville farmer's market

On the road again

Direction ma prochaine étape : Le Grand Canyon. Je quittai alors Jake, Erick, Sab et Dylan sur le marché de Ridgecrest, un dimanche ensoleillé, pour poursuivre ma route vers l’Est. Je n’ai pu découvrir qu’une infime partie de la Californie et cela fut une bonne expérience. Je ne m’attendais pas à me retrouver dans un désert entouré de montagnes, forêts et rivières, et ce fut agréable.

Sequoia National Forest
California road

 

 

Arizona

Une rencontre inattendue

Je passai la majorité du dimanche en compagnie de Marina, une dame de 70 ans et ses deux Chihuahuas, qui me conduisit jusqu’à Flagstaff en Arizona, à une heure trente du canyon. Sur la route, les paysages désertiques me rappelaient un vieux Cartoon, Bip-bip et Coyotte ! Puis peu à peu on retrouvait de la verdure. Mon plan était de camper à l’entrée du Canyon pour deux nuits et d’ensuite continuer ma route vers le Nouveau-Mexique. Mais ça ne se passa pas comme prévu ! Marina prenait son temps sur la route, nous nous sommes arrêtés déjeuner, promener ses chiens, si bien que je suis arrivé à Flagstaff à la tombée de la nuit, et difficile de trouver une voiture pour le Grand Canyon à cette heure-ci. Abandonnant l’autostop, je demandai alors le campement le plus proche à deux jeunes cyclistes dans la rue, afin d’y installer mon hamac pour la nuit. Ils m’invitèrent à les suivre, il y avait un bois près de chez eux où je serai tranquille. Nous discutions sur le chemin et au je fis plus ample connaissance avec eux. Au final, Kendra et Kurt m’ont gentiment proposé de rester chez eux pour la nuit. Je les remerciais, acceptais et passais la soirée en leur compagnie ainsi que des amis à eux travaillant pour la majorité au Grand Canyon.

bipbip

Une parfaite journée !


Le lendemain, je débutai l’autostop vers le Canyon. J’avais décidé de reporter mon arrivée au Nouveau Mexique un jour plus tard, et laissai mon sac à dos chez Kendra et Kurt pour le retrouver le jour suivant. Clara, Arcita et Christie me conduisirent alors au Canyon, et j’échangeai avec elles des conversations mixant l’espagnol et l’anglais (Clara et Arcita étaient originaire d’Équateur !). Christie fut impressionnée par mon voyage et me confia que mon projet était enrichissant, mieux qu’une année sur les bancs de l’école, et je suis tout à fait d’accord avec elle ! Nous discutions de nos pays respectifs et elle avoua que les étasuniens « étaient faignants et non cultivés ». Je pense que cela est une conséquence au lavage de cerveaux de nos sociétés de consommation, mais heureusement, il existe des gens biens partout.

Ce lundi était un jour férié aux USA et le « Visitor Center » du Canyon était rempli de gens. Je fus surpris et chanceux d’apprendre qu’il restait une place dans un campement à l’intérieur du canyon, et régla les $18 de frais pour la nuit. Heureux à l’idée de camper dans ce lieu mythique, j’entamai alors ma descente dans le canyon, émerveillé par l’incroyable paysage. Deux heures après, j’atteignis le « Indian Campground ». Le temps de déposer mes affaires et de déjeuner, et je continuais la descente du Canyon avec un objectif en tête : atteindre le Colorado.

Un rêve

Je rêvais d’un bain rafraichissant dans le Colorado, traversant le Canyon, et illustrant un décor à couper le souffle. Et le rêve devint réalité.

Sur mon chemin, je rencontrai d’incroyables plantes, des écureuils, et des paysages rocheux impressionnants. J’ai apprécié un diner froid tout en observant les lumières du coucher de soleil éclairant les roches, puis admiré un magnifique ciel étoilé, avant d’entamer une courte nuit dans mon hamac. A 6h45 le lendemain, je commençais mon ascension vers le sommet.

Je retournai chez Kurt et Kendra le lendemain, les yeux remplis d’étoiles après cette randonnée d’exception. Le soir, j’accompagnai Kendra à son cours de djembé, j’étais vraiment content d’entendre de la musique africaine à nouveau. Je ne vous remercierai jamais assez de m’avoir accueilli alors que j’étais un parfait inconnu dans la rue.

Mon aventure en Arizona se termine le 1er juin, attendant une voiture pour me conduire vers Albuquerque.

Merci de m’avoir lu, et à très bientôt pour la suite des aventures ! (Nouveau-Mexique, Colorado et Kansas)

 

 

A+

 

 

Paragraphe bonus

Parcourir plus de 5000 km en stop à travers les États-Unis est un véritable défi ! Si j’ai choisi ce moyen, c’est pour plusieurs raisons. Tout d’abord pour des raisons financières : économiser sur les frais de transport fait beaucoup de bien au budget ! Deuxièmement, pour des raisons pratiques : les trajets que j’effectue n’existent pas toujours en bus ou en train, et le covoiturage n’est pas très rependu dans ce pays. Troisièmement, je souhaite prendre mon temps et, relever ce défi permet de faire des rencontres inattendues, comme le montre mon exemple en Arizona ! Enfin, je souhaite prouver aux étasuniens que cela ne sert à rien d’être effrayé, que le risque est plus important pour moi que pour eux, et que vous pouvez aussi être serviable plutôt qu’égoïste, et aider un jeune comme moi dans le besoin.

Mais cela n’est pas toujours facile et peut parfois me rendre fou ! Spécialement quand les gens me regardent bizarrement, et lorsque je suis contraint à attendre en plein soleil.

En tout cas, j’y crois et je compte y arriver ! Pour finir, voici quelques illustrations de mes spots d’autostop et de mes panneaux.

from Los Angeles
from Ridgecrest
from Flagstaff

 

 

DSC01100

 

 

Minervois – Haute vallée de l’Aude

[:fr]Brèves de voyage

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Nous attaquons fort avec une journée bien remplie ! Nous marchons un peu pour atteindre le canal du midi et le suivre un petit bout de chemin avant de traverser Trèbes. Nous avons droit, coincées sur un trottoir, à un cortège de mariage très motorisé et bruyant qui nous a bien fait stresser. Ensuite nous sommes les deux stars de la banlieue de Trèbes avec une nuée d’enfants autour de nous. On repart à la recherche d’un lieu tranquille pour dormir et arrivons dans un domaine abandonné, sans moyen de trouver de l’eau. On continue donc jusqu’à Montirat, village peuplé de fans de western et nous passons donc l’alerte orange orage devant un saloon pendant que les filles sont invitées au concert country ! Les jours suivants à travers les forêts des Corbières sont pleins de demi-tours et de galères sur les chemins de chasseurs qui s’enfrichent. Le printemps pluvieux nous a offert des forêts et champs verdoyants ! Les filles ont fait leur première nuit dans un refuge non gardé, signe de l’arrivée dans les montagnes. La vallée de l’Aude est bien encaissée avec une sacré descente et montée à faire pour remonter sur le petit plateau de Sault. Et nous débouchons sur un plateau très bucolique, avec une vue à couper le souffle (le peu qui nous restait après la montée avec les filles sur le dos) !

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L’agriculture rencontrée

Au pied des Corbières nous traversons des zones de friches, notamment des anciennes vignes. Plus en altitude, c’est un enchaînement de crêtes boisées et de vallées occupées par des surfaces pour l’élevage.

P1020956Nous arrivons dans la ferme d’Andreas et Monika qui possèdent un troupeau d’une centaine de brebis laitières de race Manech tête noire et tête rousse. Ce troupeau est mené en plein air intégral, un sacré pari dans ce coin à 700 m d’altitude. En effet la production de lait des brebis est très dépendante des conditions climatiques lorsqu’elles sont en extérieur; après une nuit froide le lait n’est pas très abondant ! Mais pour eux les brebis sont faites pour vivre en extérieur, et avec les ânes qu’ils possèdent ils réalisent une vraie réouverture de certaines parcelles abandonnées et enfrichées. Ils sont autonomes pour le fourrage de leurs animaux et achètent des granulés donnés lors de la traite. Tout le lait est transformé sur place en fromages et yaourt vendus en direct; à la ferme, sur deux marchés hebdomadaires et en magasins de producteurs, tandis que le petit lait nourrit les cochons de l’année. Ils diversifient leur activité en étant dans le réseau d’Accueil Paysan avec un gîte sur la ferme. Un bel exemple d’agriculture paysanne !

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P1030006A Galinagues, petite commune avec une vingtaine d’habitants à l’année, se trouve un vrai foisonnement d’activités agricoles écologiques ! Une ferme convertie en couveuse agricole a permis quatre installations : un paysan boulanger, une chevrière qui transforme, un formateur en traction animale et un couple en vache laitière avec transformation. Ce sont chez ces derniers que nous sommes accueillies et avec qui nous travaillons. Valentin et Luz élèvent une dizaine de vaches Brune des Alpes avec une forte passion pour la transformation du lait. Ils louent 30 ha à l’association « Le chant du pissenlit » (qui gère et loue l’ensemble des terres de l’ex-couveuse agricole à Terre de liens) et travaillent 10 ha en fermage pour faire du foin. Leurs bêtes pâturent toute la journée de mars à novembre, dans des parcs de taille réduite avec un changement de parc régulier pour prévenir la transmission parasitaire. Ils gardent autant que possible les pairies naturelles, mais ont travaillé et semé quelques parcelles avec des mélanges de graminées et traditionnelles. Le lait est intégralement transformé en divers fromages, yaourts et desserts, vendus en direct (magasin de la ferme, marchés et magasins de producteurs). Ils cultivent aussi  8 000 m2 de pommes de terre, vendues sous la marque des pommes de terre du Pays de Sault.

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C’est du bon café, Coopérative Cecafe, Lonya Grande – Pérou

Après l’agriculture urbaine d’altitude de La Paz, nous voilà propulsés au sein de la production de la précieuse fève de café. Grâce à Ninon qui nous a mis en contact avec Alex (coopérative Selva Andina à Jaen) qui nous a mis en contact avec Elmer (coopérative Cécafé (https://www.facebook.com/CECAFE) à Lonya Grande)…nous avons rencontré Oscar Barrientos, producteur de café à Ortiz Arrieta, petit village du district de Lonya Grande. Alors pour vous expliquer un peu à quel point on était dans la campagne profonde du nord du Pérou parlons un peu distances et axes de communication : de Chiclayo, la grosse ville côtière, à Jaen c’est 8 heures de bus. De Jaen à Lonya Grande c’est entre 3 et 4 heures — suivant si vous parcourez la piste en 4 ou 2 roues motrices. Et enfin de Lonya Grande à Ortiz Arrrieta, c’est 45 minutes, et là pas d’option 2 roues motrices : c’est soit en 4*4 soit en moto. Le trajet du café depuis la parcelle de production au port d’exportation, c’est globalement la même chose mais dans l’autre sens.

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Lonya Grande

On arrive donc chez la famille d’Oscar un peu comme un cheveu dans la soupe, ils n’ont jamais vraiment eu de contacts avec des non-péruviens, et on n’est pas extrêmement à l’aise avec l’accueil royal qui nous est réservé. Tout cela est résolu le lendemain quand on se lève pour notre première journée de travail avec Oscar. Une assiette de riz bien garnie surmontée d’un maquereau, quelques rigolades et c’est parti.

Notre première semaine de travail a été consacrée à la construction d’un sécheur solaire (Secador solar) pour Oscar, le premier d’une longue liste mis en place par la coopérative dans le cadre d’un projet de modernisation et optimisation du travail des producteurs. La construction a mobilisé une main d’œuvre assez importante : chaque jour plusieurs promoteurs de la coopérative nous rejoignaient dès le petit déjeuner : Zipolito (l’architecte), Cristian et Guarni présents tous les jours, et puis différents membres de la coopérative qui venaient nous prêter main forte quand ils le pouvaient. A cette main d’œuvre apportée par la coopérative, il faut ajouter les voisins-cousins comme Alex et Arturo qui étaient aussi présents tous les jours.

Traditionnellement, le séchage du café était réalisé à même le sol sur des bâches plastiques noires. Or cette technique présente de nombreux inconvénient : lors d’une averse, le café doit rapidement être mis à l’abri car s’il est mouillé cela altère la qualité du séchage et donc du produit fini. Cela implique donc une présence permanente auprès du café en séchage (souvent assurée par un membre de la famille). De plus le séchage n’est pas optimal car il n’y a pas de courant d’air qui passe entre les grains de café contrairement à l’installation avec le sécheur solaire. La construction de sécheurs solaires est donc un réel investissement pour les producteurs de la coopérative.

tri des grains de café

Tri des grains de café

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Séchage traditionnel du café

Finalement le sécheur a été terminé le lundi soir dans la nuit — merci les frontales — juste avant la visite d’une délégation de clients européens : un importateur suisse (Cafema International S.A.) client de longue date de la coopérative, et quelques torréfacteurs suédois (Löfbergs).

Zoom sur la production de café

  1. La récolte.

Après une semaine consacrée au séchoir solaire, nous avons commencé la « cosecha » (récolte du café). Celle-ci commence au mois de Mai et se prolonge jusqu’à la fin du mois d’Aout (le début et la fin de la récolte dépendent de l’altitude et de l’exposition de la parcelle). Durant cette période les travailleurs journaliers (famille, voisins, amis…) aident Oscar à récolter le café. Le café poussant dans des zones escarpées il est impossible de réaliser la récolte de manière mécanisée. Chacun se voit désigner une courbe de niveau de plants de café qu’il aura la charge de récolter : sur chaque plant on récolte tous les cerises mûres et on laisse sur la branche les cerises vertes (comme sur la photo dessous) qui seront récoltées lors de la prochaine récolte, en général deux semaines plus tard.

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La « Cosecha »

Petit à petit le panier se remplit (2 fois plus vite pour les locaux que pour nous mais on fait ce qu’on peut). Une fois plein, on le vide dans un gros sac qui ira ensuite à  la flottaison.

2. La flottaison

Elle sert à séparer les cerises « valables » de celles « non-conformes » pour la vente certifiée. Les cerises non-conformes sont par exemple celles touchées par la « Broca », un ravageur qui mange l’intérieur des grains de café (ce qui les rend plus léger et donc les fait flotter), ou sont celles qui ont connu une sur-maturation, une attaque par d’autres ravageurs, une croissance atrophiée…. Toutes ces cerises vont être séparées lors de l’étape de flottaison, et seront broyées pour être vendu comme café soluble de moins bonne qualité.

3. Le dépulpage

Il est maintenant nécessaire de séparer la graine du fruit — c.a.d le café comme on le connaît — de la pulpe du fruit ainsi que du mucilage. La « despulpadora » (la machine sur la photo en dessous) se charge de dépulper le café. On obtient ainsi des grains de café, sous la forme telle qu’on la connait, qui pourront aller directement au séchage. La pulpe est envoyée dans la zone de compostage, elle sera utilisée comme fertilisant organique lors de la saison suivante.

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Oscar règle la dépulpeuse

4. Le séchage et la vente

En général 3 jours dans le sécheur solaire suffisent à obtenir un grain bien sec. Après ce séchage, le café est prêt pour être livré à la coopérative. Le producteur va livrer les sacs de café à la coopérative Cécafé située à Lonya Grande. Le prix auquel il est payé est défini par la qualité de ses grains (peu de « broca » du café, grains de taille réglementaire…) et par le temps depuis lequel il produit en certification biologique (s’il est encore en conversion du conventionnel vers le biologique il sera un peu moins payé).

Au final, en restant 2 semaines chez Oscar nous avons vu de nombreux aspects d’une culture que nous ne connaissions pas du tout. On a apprit à récolter le café, le trier, le dépulper et le sécher. Vivre avec la famille d’Oscar nous a permis de mieux cerner les difficultés auxquelles peuvent être confrontées les membres de la coopérative Cécafé. Les producteurs de la Cécafé produisent exclusivement en biologique et Fair-trade. Cela leur permet de vendre le quintal de café vert à un tarif bien plus élevé (+30% à peu près) que pour un café conventionnel. La difficulté que rencontre la Cécafé, c’est pour exporter toute la production en certifiée. Généralement elle en exporte la moitié en certifiée, et le reste est exporté en tant que café conventionnel, donc pour un prix beaucoup plus faible. Toutefois cette tendance va en diminuant puisque la Cécafé a de plus en plus de clients fidèles qui importent du café certifié Fair-Trade et Biologique.

En espérant que cet article vous a plu, intéressé, apprit quelque chose… La vidéo arrive bientôt.

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